Notre valeur semble de plus en plus déterminée par ce que nous affichons sur les réseaux sociaux. Avoir suffisamment de connexions et de posts intéressants sur LinkedIn, visiter les derniers restaurants sur TikTok et partager de fabuleux voyages sur Instagram, tout cela dans des tenues stylées et avec un maquillage impeccable. Nous avons l’impression de devoir sans cesse prouver que nous sommes intéressants, réussis et attirants – y compris (ou surtout) auprès de personnes que nous n’avons jamais rencontrées en personne. Jusqu’où va cette pression, et quel impact a-t-elle sur notre manière de dater, de désirer et de nous connecter ?
La perception n’a jamais été aussi importante, ni aussi futile. Avec les filtres et l’IA, il est plus facile que jamais de se présenter autrement. Maintenant que tout le monde se montre sous son meilleur jour – avec des passe-temps intéressants, des voyages lointains, des intérieurs dignes de magazines et des symboles de statut modernes (d’une casserole Le Creuset à une Rolex vintage) – il devient de plus en plus difficile de cerner ce qui nous plaît réellement chez quelqu’un.
La perception n’a jamais été aussi importante, et en même temps aussi futile. Avec les filtres et l’IA, il est plus facile que jamais de se présenter sous un autre jour. Maintenant que chacun se met en scène de la manière la plus flatteuse possible avec des activités intéressantes, des voyages exotiques, des intérieurs dignes des magazines et des symboles de statut modernes (d’une cocotte Le Creuset à une Rolex vintage), il devient de plus en plus difficile de discerner ce qui fait réellement que l’on aime quelqu’un.
Dater à l’ère numérique
Lorsque le dating se réduit à un simple swipe, il est impossible de ne pas se fier à une photo. À quoi ressemble la personne de l’autre côté de l’écran, quelles sont ses tenues, où part-elle en vacances ? À partir de quelques images – et peut-être même d’un profil public sur les réseaux sociaux – nous formons une image tridimensionnelle de quelqu’un que nous n’avons jamais rencontré, à partir d’informations bidimensionnelles. Tous les “récepteurs naturels”, tels que les phéromones, le langage corporel ou la manière de sourire, disparaissent dans ce processus.
Sommes-nous attachées à une image idéale – sur laquelle nous projetons peut-être aussi nos propres insécurités ? Ou pouvons-nous percer la façade numérique et véritablement nous connecter avec quelqu’un ?
L’amour moderne
Ces questions servent de point de départ pour ‘Materialists‘, la dernière réalisation de la réalisatrice Celine Song, qui avait déjà marqué les esprits avec son film intime Past Lives. L’histoire suit Lucy (Dakota Johnson), une matchmaker à succès à New York. Tandis qu’elle tente de connecter ses clients exigeants avec leur « partenaire idéal », elle a un objectif bien précis : épouser un homme riche. Lorsque le charismatique investisseur en private equity Harry (Pedro Pascal) entre dans sa vie, cet objectif semble à portée de main. Mais le retour de son ex, John (Chris Evans) – tout aussi séduisant, mais malheureusement pas aussi fortuné – remet tout en question. Ce qui s’ensuit n’est pas une histoire d’amour classique, mais une réflexion aiguë et légère sur ce que nous recherchons réellement chez un partenaire.
Materialists (à partir du 2 juillet au cinéma) offre un regard astucieux sur l’amour moderne, le statut social et l’image que l’on renvoie. Avec des dialogues percutants, de beaux personnages et une tension sous-jacente qui reste palpable, le film capte l’attention à chaque instant. La chimie entre Dakota Johnson, Chris Evans et Pedro Pascal est indéniable, rendant encore plus captivant ce qui reste non dit. À regarder avec un grand bol de pop-corn et une personne avec qui échanger après la séance.