Une augmentation du nombre de jours d’extrême chaleur, dû au réchauffement climatique, entraîne une multiplication des risques pour les femmes enceintes, selon une étude de l’ONG américaine Climate Central.
Une étude de l’ONG Climate Central, basée aux Etats-Unis et reprise par l’association Conséquence en France, montre l’impact préoccupant de la chaleur extrême sur la grossesse.
En France, selon l’étude, c’est en moyenne 17 jours supplémentaires par an d’extrême chaleur à risque pour la grossesse qui ont eu lieu durant les cinq dernières années. Dans la plupart des pays du monde, le changement climatique a au moins doublé le nombre de jours d’extrême chaleur. Les fortes augmentations sont principalement observées dans les régions en développement où l’accès aux soins est déjà limité.
Le risque principal avancé par l’étude serait un nombre plus élevé de naissances prématurées. L’augmentation du nombre de jours de chaleur entraîne avec elle un accroissement des risques sanitaires pour les femmes enceintes. Cela conduit à des dangers supplémentaires pour la santé maternelle, des complications durant la grossesse mais aussi la santé future de l’enfant. Deux chercheuses de l’Inserm, Johanna Lepeule et Lucie Adélaïde, ont également étudié l’impact de la chaleur sur la santé des femmes enceintes auprès des mères et enfants français. Elles ont observé les effets de la chaleur et de la variabilité thermique au cours de la grossesse sur la santé périnatale, de la naissance prématurée au développement pulmonaire du nouveau-né.
Des risques accrus pour le développement pulmonaire et neurologique des bébés
« On a découvert qu’un tiers des femmes enceintes, étaient fortement exposées à la chaleur, c’est-à-dire à des températures élevées, mais aussi sur des périodes de plusieurs jours d’affilée et qui se répètent au cours de la grossesse » explique Johanna Lepeule, directrice de recherche. Leurs travaux montrent également des « risques accrus concernant la prématurité et le développement pulmonaire et neurologique, avec parfois des effets plus marqués selon le sexe de l’enfant. »
Les chercheuses de l’Inserm s’inquiètent des inégalités que le changement climatique va entraîner. « Notre étude a montré qu’en France en 2018, plus de 8 millions de personnes vivaient dans ce qu’on appelle des “points noirs environnementaux”. Ce sont des zones où les habitants sont à la fois très exposés à la chaleur, à la pollution de l’air et au manque d’espaces verts. Ces multiples expositions concernent surtout les grandes villes, et plus particulièrement les quartiers les plus défavorisés. »