Adieu patron : maintenant, la boss c’est moi !

Mis à jour le 25 février 2020 par Elisabeth Clauss
Adieu patron : maintenant, la boss c’est moi ! Illustrations: Marie Morelle

Tout plaquer, être libre, oui, mais comment ? Dans « Adieu salariat, bonjour la liberté ! », Frédérique Genicot, consultante en stratégie commerciale et entrepreneuse, éclaire cinq voies de reconversion. Coup d'oeil sur comment devenir une parfaite 'girl boss'!

L’auteure de ce guide pratique, ancré et sensé, s’appuie sur des exemples concrets, étayés de témoignages, et multiplie les pistes de réflexion. Presque à la façon d’un cahier de vacances, elle nous prend par la main, pour nous aider à trouver les réponses à des questions qu’on a intérêt à se poser avant de claquer sa dém’. La conviction de Frédérique Genicot ? « On peut suivre des voies de reconversion, mais il faut trouver son fil rouge, sa continuité et se nourrir de ses talents. » Il y a toujours un élément, une compétence de notre vie pro- fessionnelle « d’avant » qui servira de terreau à ce qu’on a décidé de planter aujourd’hui. Consultante, coach, slasheuse, start-uppeuse ou repreneuse d’entreprise, pour vous, ce sera quoi ?

Vous voulez devenir consultante

Ce qui vous motive, a priori

Vous ne voulez rendre de comptes qu’à vous-même. Poser vos congés en fonction des impératifs des autres ? Vous farcir des heures d’embouteillages aux heures de pointe? Ça, c’était avant. Vous conseillez tout le monde sur tout, des copines sur leur vie sentimentale au directeur du marketing sur une nouvelle stratégie en passant par votre boulangère sur son maquillage. Alors, arrêtez de répéter: «Si on m’avait donné un euro à chaque fois que j’ai sorti les marrons du feu à mon boss ! » Facturez-le.

Le principe de réalité

Selon l’auteure, « aujourd’hui, les gens ont besoin de retrouver du sens, c’est pourquoi ils se tournent vers l’entrepreneuriat. Mais il faut être vigilant : il ne faut pas que ce soit au prix d’insurmontables sacrifices. Il faut pouvoir vivre correctement. Souffrir pour être indépendant? Pas question». Avant tout, il faut réfléchir à un modèle d’affaires, trouver sa cible, apprendre à se vendre : « Je vois tant de femmes qui font ce qu’elles aiment, mais qui n’en vivent pas ! » L’un de ses conseils fondamentaux : « Lorsque l’on envisage de changer de carrière, il faut passer du temps avec des gens qui exercent le métier que l’on vise. Pour voir sa réalité et ses contraintes. Vous voulez être consultante ? Accompagnez-en un.e quelques jours. » Et si vous en rêvez toujours après, réveillez-vous !

Le talent qu’il vous faut

Vendre son expertise, c’est très solitaire. Pour Frédérique Genicot, «il faut savoir travailler seule, même en étant entourée. Ce n’est pas parce qu’on est experte en un domaine que tout le monde le sait et que les clients vont accourir. Même, au plus notre expérience est évidente, au moins on va penser à le faire savoir ». Montrez-vous. Pensez à tous ces merveilleux mystificateurs qu’on voit partout. Faites comme eux, mais en compétent.

Vous voulez coacher

Ce qui vous motive, a priori

Souvent, les coachs travaillent avec des profils ayant rencontré les mêmes situations qu’eux-mêmes dans leur vie de salariés. Dans votre vie professionnelle et privée, consciente de ce qui vous a fait du bien ou non, vous aspirez toujours à révéler le meilleur potentiel des autres, et vous vous servez de votre expérience pour aider vos contemporains.

Le principe de réalité

La coach aime la relation avec l’autre. Elle fait naître la solution chez l’autre, elle ne la lui sert pas avec un ruban doré. La coach n’est pas non plus un Maître Shifu qui délivre sa sagesse entre deux lévitations kung-fuesques. Selon Frédérique Genicot, « elle n’hésite pas à communiquer, surtout ce qui fait sa spécificité. C’est une forme de signature». Il va falloir vous mouiller. Ce qui implique de l’humilité.

Le talent qu’il vous faut

Il importe d’être curieuse, d’aimer les autres et se former. Pour l’auteure, «les coachs qui réussissent collaborent en écosystème, en réseau. Ils se recommandent les uns les autres, travaillent ensemble ». Vous hésitez parce que vous êtes introvertie? Pas de soucis: «L’indépendance offre la flexibilité. Vous trouverez des clients qui vous ressemblent.» La salle de réunion n’en sera que plus calme.

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Illustrations: Marie Morelle

Vous voulez vous diversifier comme slasheuse

Ce qui vous motive, a priori

Déjà, vous êtes une femme. Ce qui fait de vous une sacrée slasheuse, par nature. Bosseuse/compagne/ mère/amie/fille dévouée/sœur présente/runneuse du week- end/peintre du dimanche/baby-sitter pour vos potes en bad/ psy occasionnelle de tout le monde/magasinière quand le frigo est vide/etc. «Slasheuse», c’est le moyen de rassembler ça sur un bon de commande.

Le principe de réalité

La limite entre « varier» et «zapper»est mince. Si actuellement, 20 % de la population active exerce plusieurs métiers cumulés, 1/3 ne l’a pas choisi: c’est une nécessité économique. Pour trois quarts des slasheurs, ces occupations alternatives sortent du domaine de leur métier principal, et seuls 12 % d’entre eux le font par goût. Assurez-vous d’être de ceux-là si vous empruntez cette voie et surtout, soyez très disciplinée : n’ajoutez pas « burn-outée » à vos slashs.

Le talent qu’il vous faut

«Les slasheurs sont curieux, ils ont une grande capacité d’adaptation. Il n’y a pas de limites à l’hybridation des activités. Fini le temps où l’on était identifié.e toute sa vie par une carrière statutaire. C’est la liberté. Mais la liberté doit être balisée, sinon elle tourne au chaos.

Vous voulez lancer une start-up

Ce qui vous motive, a priori

Vous aimez prendre des risques. Le train-train vous rend dingue, et si une journée ressemble à la suivante, vous dépérissez. Vous êtes excitée à l’avance par la notion d’incertitude très forte, et l’adrénaline de la recherche du point d’accélération.

Le principe de réalité

« On démarre souvent en groupe, avec des associés, et il faut bien réfléchir à la composition de l’équipe. » Personne ne doit se sentir lésé, ou se reposer sur les lauriers... des autres. On vit souvent sur le mythe de la bonne idée qui rend millionnaire, mais dans la pratique, c’est surtout faire, tester et apprendre plus vite que vos concurrents.

Le talent qu’il vous faut

Un esprit de leader (c’est celui qui inspire, à ne pas confondre avec le manager, qui encadre). Et contrairement au cliché du start-uppeur qui a encore de l’acné, statistiquement, vous devez avoir en moyenne 42 ans. Selon une étude de 2018*, les entreprises qui décollent le mieux sont fondées par des aventuriers de 45 ans. Leur atout : l’expérience, qui renforce l’enthousiasme.

Vous voulez reprendre une entreprise

Ce qui vous motive, a priori

Vous n’avez pas envie de repartir de zéro. Vous l’avez prouvé dans vos jobs précédents: vous êtes faites pour développer ce qui existe déjà. Arboricultrice de la vie, semer et attendre de voir pousser, ça n’est pas pour vous. Mais élaguer et faire prospérer, ça vous met de l’engrais au cœur.

Le principe de réalité

Les repreneuses recherchent plutôt la sécurité, elles sont douées pour encadrer, encourager, structurer. L’un des avantages est que l’on est payée tout de suite puisque la structure existe déjà, mais on doit aussi faire face à de grosses charges dans la foulée. Vous connaîtrez la solitude du dirigeant : faire le ménage et corriger les faiblesses d’un système, c’est rarement le beau rôle. Ayez dès le départ l’abnégation des sauveurs : la reconnaissance viendra plus tard. Comme avec les enfants.

Le talent qu’il vous faut

Il y a deux parties délicates: celle de la négociation avec le cédant, qui a l’impression de vous vendre l’œuvre de sa vie, et l’intégration à un groupe qui flippe. La dimension affective est très forte. Vous aurez besoin de puiser en vous le discernement d’une consultante, la pédagogie participative d’une coach, les compétences d’une slasheuse banquière/casque bleu/infirmière/comptable, et la clairvoyance d’une start-uppeuse. Vous aurez gagné votre liberté chérie, et aucune cerne au monde ne vous fera regretter. Vous verrez.

*Pierre Azoulay, Benjamin Jones, J. Daniel Kim et Javier Miranda

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'Adieu salariat, bonjour la liberté', Frédérique Genicot

Je le veux !

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