On a beau savoir résoudre une équation du second degré, personne ne nous a jamais expliqué comment faire fructifier notre argent. Résultat : on se lance dans l’épargne pension à l’aveugle, on ouvre des comptes au nom de nos enfants sans réfléchir, et on paie des assurances sans jamais les lire. Céline Dubois, ex-prof de maths devenue conseillère financière, remet les pendules à l’heure. Avec elle, les finances deviennent claires, concrètes — et carrément plus sexy que prévu.

1. L’épargne pension, ce cadeau caché

C’est l’un des outils les plus puissants pour construire son indépendance financière… et pourtant, on le découvre souvent sur le tard. “La majorité des gens pensent que l’épargne pension, c’est juste un compte bloqué. En réalité, c’est une épargne fiscale”, explique Céline. Traduction : chaque euro placé permet de récupérer jusqu’à 30 % de son montant via sa déclaration d’impôts. Mais attention, toutes les épargnes pensions ne se valent pas.

Céline distingue deux grandes familles : la branche 21, sécurisée mais peu rentable (votre argent perdra de la valeur avec le temps), et la branche 23, plus risquée mais bien plus fructueuse à long terme. “Les gens sont réfractaires à faire fluctuer leur épargne, par risque de le perdre. Mais les courbes vont suivre le cours de la vie, et celui-ci est toujours évolutif. C’est cette dernière que les banques évitent soigneusement de vous présenter, car elle demande un vrai conseil personnalisé”.

Le vrai hack ? Savoir adapter sa stratégie à son âge et à son profil. Certaines personnes, surtout après 55 ans, recherchent avant tout la sécurité vu qu’elles n’ont plus tellement d’années devant elles avant la pension. Dans ce cas, un bon mix entre la branche 21 et la branche 23 peut être pertinent. La branche 23, plus risquée mais potentiellement plus rentable, est à privilégier si l’on dispose d’un vaste horizon de placement (30, 25, 15 ans… ou minimum 5 ans). L’avantage ? On peut ajuster son portefeuille une fois par an, selon les performances. Dernier conseil : avant de souscrire une épargne-pension, il est essentiel de bien vérifier les frais d’entrée et de gestion, parfois élevés et mal expliqués par les banques

2. Épargner pour ses enfants, sans se tirer une balle dans le pied

C’est le geste le plus instinctif du monde : ouvrir une épargne au nom de son enfant. Mais derrière ce réflexe bienveillant, se cache une foule de pièges. “Beaucoup de parents ignorent que si le compte est au nom de leur enfant, ils perdent tout contrôle sur l’argent dès qu’il atteint la majorité. Résultat : à 18 ans, il peut tout retirer pour s’acheter une grosse voiture… ou pire”. Céline explique également qu’en cas de pépin financier des parents, il est impossible pour eux d’accéder à l’argent qu’ils ont placé pour leurs enfants. De l’argent dont ils ont pourtant besoin pour les faire vivre.

Son conseil ? Oublier les comptes en banque classiques et opter pour une assurance-vie au nom du parent, avec les enfants comme bénéficiaires. Ce montage — non fiscalisé — permet de garder la main, tout en protégeant l’avenir de ses enfants. Et en prime, il évite les mauvaises surprises liées à la fiscalité bancaire. “On pense banque dès qu’on parle argent, alors que les banques sont là pour la transaction. Pour tout ce qui touche à l’assurance, mieux vaut passer par un courtier indépendant.”

3. Lire ses contrats d’assurance (et les utiliser !)

Combien de fois avez-vous souscrit une assurance sans la lire en entier ? Ou ignoré que certains sinistres étaient déjà couverts par vos contrats existants ? Céline a une règle d’or : toujours appeler son courtier avant de sortir sa carte bleue. « L’autre jour, j’ai claqué la porte avec la clé à l’intérieur. Mon assurance habitation couvrait 100 % de l’intervention du serrurier, mais je l’ignorais totalement. » Même chose pour les litiges immobiliers, les infiltrations d’eau ou les dégâts liés à des travaux non déclarés par l’ancien propriétaire. Résultat ? Des centaines d’euros récupérés chaque année, sans bouger de son canapé.

Morale de l’histoire ? Ce qu’on n’apprend pas à l’école peut coûter (très) cher. Mais il n’est jamais trop tard pour reprendre le contrôle. Et ça commence par un simple coup de fil à son courtier. Ou, pourquoi pas, un rendez-vous avec Céline elle-même ?