Le préservatif qui s’ouvre à quatre mains: on en pense quoi?

Mis à jour le 8 avril 2019 par Laurence Donis
Le préservatif qui s’ouvre à quatre mains: on en pense quoi?

Traduisez : il faut être deux pour ouvrir l’emballage. On l’a compris, cette capote du futur vise le consentement… Mais est-ce vraiment une bonne idée ?

Le concept nous vient tout droit de Buenos Aires. Tulipan, une marque argentine de sextoys, vient de développer une innovation qui séduit tout le pays : le préservatif à consentement. Concrètement, il s’agit d’une petite boîte blanche munie de huit points de pression. Le but ? Les toucher simultanément. Il faut disposer de quatre mains, et donc être deux, pour pouvoir l’ouvrir et accéder au graal.

« Ce pack est aussi simple à ouvrir que de comprendre que si l’on ne dit pas oui, c’est qu’on dit non », résumer Tulipan. Ces nouvelles capotes ingénieuses sont distribuées gratuitement dans la ville de Buenos Aires pour le moment. Et vu le succès, elles devraient être commercialisées dans toute l’Argentine prochainement… 

 

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Alors forcément, s’il s’agit d’un coup de pub pour promouvoir le consentement et le safe sex, l’idée est excellente. C’est fun, c’est ludique et l’objet fait parler de lui. Tout bon. Mais il ne faudrait pas se contenter de ça. Un violeur ne va évidemment pas forcément s’encombrer d’un préservatif et le stealthing (le fait de retirer la capote pendant l’acte, sans que l’autre soit au courant ni d’accord), ça existe.

On ne le répétera jamais assez, l’éducation est primordiable. Prise au premier degré, l’idée du préservatif à consentement fait un peu penser à la culotte cadenassée et autres « accessoires » anti-viol. Au lieu d’inventer des stratagèmes pour permettre aux femmes de se protéger contre les agresseurs (et donc d’affirmer implicitement que c’est à elles de s’adapter), c’est la culture du viol et la société dans son ensemble qu’il faut changer… Maintenant.