Et selon une étude scientifique, faire du sport pourrait être un remède efficace pour aller mieux.

On peut littéralement mourir d’un chagrin d’amour. Cela peut sembler tiré d’un roman dramatique ou d’une ballade de Carla Bruni et pourtant : le syndrome du cœur brisé, ou cardiomyopathie de Takotsubo, est un phénomène bien réel, reconnu médicalement depuis les années 1990. Encore mystérieux, souvent méconnu, il touche majoritairement les femmes et s’invite parfois sans prévenir au beau milieu d’un quotidien bouleversé par une rupture, un deuil ou un grand choc émotionnel. Mais si l’amour peut affaiblir notre cœur, pourrait-il se remettre à battre autrement, grâce au mouvement ? Des études récentes suggèrent que l’activité physique et notamment une approche douce et progressive du sport pourrait bien jouer un rôle apaisant, réparateur et même protecteur, après une peine de cœur.

Le syndrome du cœur brisé : un vrai trouble du cœur… causé par l’émotion

Ce n’est pas une métaphore. Le syndrome de Takotsubo, du nom d’un piège à poulpes japonais en forme de pot ventru (ressemblant étrangement à l’ombre que prend le cœur malade sur une échographie), est un trouble cardiaque temporaire, mais potentiellement grave, qui provoque des symptômes similaires à ceux d’ un infarctus : douleurs thoraciques, essoufflement, palpitations, voire malaise.Et pourtant, contrairement à une véritable crise cardiaque, aucune artère n’est bouchée. L’organe, quant à lui, montre un affaiblissement brutal de la contraction, notamment au niveau du ventricule gauche. En cause ? Un événement émotionnel intense : rupture amoureuse, perte d’un proche, conflit familial, licenciement, ou même… joie extrême. Mais ce sont bien souvent les ruptures sentimentales qui en sont le déclencheur le plus fréquent.

Pourquoi les femmes sont-elles les plus touchées ?

Les données actuelles montrent que le syndrome du cœur brisé concerne majoritairement les femmes de plus de 50 ans, avec un pic autour de la ménopause. Selon la Dre Icilma Fergus, cardiologue au Mount Sinai Hospital de New York, cela pourrait être lié à la baisse des œstrogènes, hormones qui jouent un rôle protecteur sur le système cardiovasculaire.Mais depuis le début des années 2000, les cardiologues remarquent que de plus en plus de femmes plus jeunes sont également concernées. Fatigue chronique, stress professionnel, charge mentale, instabilité émotionnelle, anxiété accrue… L’évolution de nos modes de vie modernes, et la pression constante pour « aller bien » malgré tout, pourraient jouer un rôle dans cette épidémie silencieuse.

À lire aussi  Dua Lipa lance sa propre ligne de soins

Et si le sport devenait notre thérapie ?

On le sait : le sport est bon pour le cœur. Mais une série d’études récentes, relayées par The Guardian et soutenues par la British Heart Foundation, va plus loin : le sport serait aussi un allié de taille pour soigner les cœurs brisés. Un programme combinant activité physique et thérapie comportementale a été mis en place chez des patients souffrant de maladies cardiovasculaires. Résultat : non seulement leur fonction cardiaque s’est améliorée, mais leur condition mentale et émotionnelle aussi.« Le fait qu’un programme d’activité physique ait aidé des patients atteints d’une maladie cardiovasculaire n’est peut-être pas surprenant en soi, mais cette étude démontre un fait intéressant : la santé mentale et physique vont de pair », explique la Dre Sonya Babu-Narayan, directrice médicale à la British Heart Foundation.

La réadaptation cardiaque par l’exercice est déjà une pratique recommandée en post-infarctus. Alors pourquoi ne serait-elle pas aussi pertinente pour une cardiopathie induite par le stress émotionnel ?

Source