Entre les innovations incessantes et l’explosion de la demande, la chirurgie esthétique n’échappe pas aux arnaques ni aux promesses irréalistes.
Instagram et TikTok regorgent de médecins esthétiques partageant leurs résultats et leurs conseils. C’est un peu la jungle et tout n’est pas à prendre pour argent comptant. Le choix du praticien étant la clé de voûte de notre parcours beauté, on vérifie ses qualifications : on s’assure qu’il est titulaire d’un diplôme en médecine (la base) et qu’il possède une spécialisation en esthétique ou en chirurgie plastique, et si éventuellement il fait partie d’une société savante. Comment ? Un tour rapide sur le site du Conseil national de l’Ordre des médecins et de la société savante en question peut lever tous les doutes.
J’ai eu un code promo via un influenceur
On se méfie des « bons plans » sur les réseaux sociaux : depuis 2023, la loi interdit aux influenceurs de promouvoir des actes médicaux esthétiques. Pourquoi ? Parce qu’ils ne sont pas des professionnels de santé, mais des commerciaux, et que leurs recommandations peuvent être biaisées par des partenariats lucratifs. Sans compter que, souvent, on leur offre les soins en échange d’un post. Objectivité ? Zéro !
J’ai vu des avant/après spectaculaires
Internet déborde de photos retouchées et d’éclairages ultra-flatteurs, qui ne reflètent pas toujours la réalité. Bien qu’il existe une loi exigeant la mention « photographie retouchée » pour les influenceurs et les publicitaires, elle ne s’applique pas à tous. Alors, que faire ? Le plus judicieux serait de discuter directement avec le médecin et de lui demander à voir des exemples de ses patients sur son ordinateur.
La première consultation est gratuite
En général, un professionnel fait payer la première consultation. Il nous examine pour vérifier si la demande est justifiée, propose un plan de travail sur plusieurs séances avec un devis. Il doit prendre le temps d’expliquer les différentes options, les risques encourus et les résultats attendus. On doit recevoir toutes les informations nécessaires pour donner son accord en connaissance de cause. Pour le praticien, cette première consultation permet de fidéliser le patient et d’éviter le tourisme esthétique, qui consiste, pour certains, à taper aux portes de tous les cabinets. De nombreux centres proposent une première visite gratuite, assurée en général par une assistante, avec à la clé un diagnostic peu approfondi.
C’est son assistant·e qui tient la seringue
Les actes invasifs, comme les injections d’acide hyaluronique ou de Botox, sont strictement réservés aux médecins. Les assistants peuvent les aider lors de certains actes, mais ne peuvent pas les réaliser seuls. Leur rôle ? En général, stérilisation du matériel, préparation des produits injectables, explications sur les soins, suivi post-acte et prise de rendez-vous de contrôle. Certaines formations complémentaires peuvent leur permettre d’acquérir de nouvelles compétences, mais toujours sous la supervision d’un médecin.
Le médecin me fait un prix
Il y a rarement de soldes en médecine ! Un tarif anormalement bas pour des injections doit alerter. Cela peut cacher l’utilisation de produits de qualité douteuse, souvent achetés sur internet à prix réduit, échappant parfois aux contrôles réglementaires et sanitaires. Résultat ? On ignore ce qui est réellement injecté. Or, le médecin doit être en mesure de garantir la traçabilité des produits qu’il utilise.
Il peut tout faire
Si le praticien nous oriente vers un confrère pour des techniques spécifiques, c’est plutôt un signe de professionnalisme. Cela peut être un chirurgien pour une liposuccion ou un lifting, par exemple, si ces actes sont plus adaptés à notre demande. Dans ce cas, il est impératif d’aller voir au moins deux spécialistes, ce qui permet de comparer les devis et les conseils.
Il me dit que le résultat est définitif
Stop aux miracles : les résultats sont progressifs et temporaires. Le produit injecté tel que l’acide hyaluronique se résorbe au bout de dix-huit mois en moyenne. Il faut donc renouveler son traitement. Même constat pour une technique de skincare : si le médecin propose des produits non résorbables, on prend ses jambes à son cou !