Les féministes ont trouvé leurs mooks !
Depuis 2020, une série de nouveaux magazines féministes ont vu le jour. Ils partagent récits, enquêtes et portraits qui donnent la parole aux femmes que l'on n'entend pas sur des sujets que l'on n'entend peu. Leur objectif ? Assumer une presse papier engagée et indé encore frileuse, à l'ère des médias digitaux. Mais aussi proposer de se réapproprier une information longtemps élaborée à partir d'un regard majoritairement masculin. Focus sur nos 4 coups de coeur (attention, liste non exhaustive).
1. La Déferlante
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La Déferlante, c'est la nouvelle revue féministe engagée made in France. Au-delà du graphisme léché, ce bel objet qu'on a envie d'exposer sur la table basse pour annoncer la couleur, tente de faire entendre la voix de femmes d'origines, d'époques et de trajectoires diverses.
Une analyse pointue de notre époque dans une perspective féministe. Tout ça sous forme de récits, d'enquêtes, de portrait, de BD,... L'objectif ? Déconstruire les normes de genre. Le premier numéro a été publié en mars 2021, à l'initiative de quatre cofondatrices du monde du journalisme et de l'édition : Marie Barbier, Lucie Geffroy, Emmanuelle Josse et Marion Pillas.
Ce trimestriel de 160 pages est dispo en librairie et sur abonnement. Un thème central guide systématiquement chaque revue. Pour le troisième et dernier numéro dévoilé en septembre 2021, le fil rouge était "Se Battre". Au programme ? Une immersion avec les manifestantes dans les cortèges de tête, un récit d’Alice Coffin sur son combat d’élue ou encore un entretien avec Lydia Zijdel, pionnière de l’auto-défense féministe.
Dernier point rare (et cool), il s'agit d'une revue indépendante sans publicité pour garantir l'indépendance de ses choix éditoriaux. Son prix: 19 euros le numéro et 65 euros l’abonnement d’un an (56 euros pour les étudiant·es et les demandeurs et demandeuses d'emploi)
2. Gaze Media
Un autre magazine porté aussi par une équipe de quatre nanas : Clarence Edgard-Rosa, Laura Lafon, Juliette Gabolde et Stella Ammar. Pour sortir de la vision globalement masculine des médias traditionnels, elles ont décidé de lancer Gaze. La revue "célèbre les regards féminins à travers des récits intimes, du journalisme gonzo et une tonne de photographies."
En magazine et livre, Gaze a vu son premier numéro paraître à l'automne 2020. Sa parution est rythmée à deux fois par an, pour un beau bébé de 150 à 200 pages et bilingue français et anglais pour toucher le plus large public possible. "Gaze", pour "regard". 'Le choix du titre est une riposte au ‘male gaze’, le regard masculin qui a si longtemps forgé nos imaginaires et pour lequel nous avons aujourd’hui un besoin brûlant d’alternatives », explique la fondatrice.
Et le magazine ne s'arrête pas là, puisque Gaze sera aussi un prix, sous la forme d'une bourse d'études récompensant chaque année deux jeunes femmes talentueuses, leur permettant d’accéder à des cursus d’études supérieurs parfois prohibitifs. Pour l'acheter ou s'abonner, rendez-vous sur leur boutique en ligne.
3. Women who do stuff.
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Un magazine français encore une fois mais, bonne nouvelle, il y a un point de vente en Belgique si vous aimez acheter votre magazine directement en librairie. C'est chez Tulitu, rue de Flandre. Women who do stuff., c'est un joli magazine ou plutôt "un média associatif, indépendant, féministe et engagé qui veut contribuer à l'émancipation des femmes et minorités de genre".
Plus de 80 journalistes, autrices, illustratrices et photographes ont exploré le thème dans une perspective féministe, politique et engagée. Sur le site du média, des newsletters et des rencontres sont aussi régulièrement publiées.
4. Censored
Censored - un peu plus âgé que les autres puisqu'il est né en 2018 - explore la culture féministe et artistique dans une esthétique punk trash. Créé par Apolline et Clémentine, ce fanzine un peu extraterrestre a pour ambition de servir d'"archives" afin de laisser une trace et des révolutions féministes et queer de notre génération et de les ancrer. Il se présente comme un semestriel de 200 pages environs, de graphismes et de textes engagés, pour allier artistique et politique. On s'abonne ?
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