My name is Blonde…

Publié le 13 septembre 2018 par Elisabeth Clauss
My name is Blonde…

Bien au-delà d'une couleur de cheveux, depuis toujours être blonde, c'est un parti pris sociologique. Un voyage thérapeutique parfois, psychologique, ammoniaqué, et émotionnel.

Agnès Grossmann est journaliste société, et portraitiste. Elle se passionne pour les identités singulières, elle décrypte les tempéraments particuliers pris dans un contexte romanesque. Pour l'émission de télé « Faites entrer l'accusé », elle enquête depuis 15 ans sur des personnalités bousculées, théâtrales, sur des destins vertigineux. Les Blondes, c'était donc la suite logique. Elle nous livre dans un essai haut en reflets une galerie de portraits ni décolorés, ni édulcorés.

Grace Kelly

1/

Pourquoi boucler la boucle avec les boucles d’or ?

« En regard de mon histoire personnelle, cela faisait longtemps que je voulais écrire sur la blondeur. Passer au blond, ça dédramatise les filles trop sérieuses. J'ai toujours eu l'idée que ma vie aurait été plus facile si j'avais été blonde. Mireille Darc disait : « j'ai eu une enfance lourde et triste. Quand je suis devenue blonde, ma vie est devenue légère et gaie ».

 

Mireille Darc

Dans ce livre, je m'intéresse aux blondes de chaque type : les hitchcockiennes, les historiques - notamment Jeanne d'Arc, dont personne n'a jamais su si elle était blonde ou brune, mais qu'on a toujours représentée platine, parce que c'était l'apanage des saints - , ou mythologiques, à l'instar d'Aphrodite ».

2/

En quoi le blond est-il lié à l’Histoire ?

« À l'époque de l'Antiquité, les esclaves des Romaines et des Grecques étaient issues des peuples nordiques, donc blondes. Leurs maîtresses se faisaient fabriquer des perruques en leur coupant les cheveux. Les prostituées d'Athènes se confectionnaient aussi des perruques blondes, pour évoquer Aphrodite. Depuis lors, le blond est devenu la couleur du vice. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, après la Deuxième Guerre Mondiale, on a commencé à moins revendiquer le « blond aux yeux bleus » comme un idéal ethnique, à cause des traumatismes causés par la propagande aryenne. Mais dans toutes les sociétés, cette couleur de cheveux reste liée à la jeunesse, à la blondeur de l'enfance. »

3/

Madonna

Pourquoi les blondes sont-elles toujours source de fantasmes ?

« C'est une couleur de cheveux qui glisse facilement dans l'artifice, qui inspire des clichés, et provoque effectivement des fantasmes. En premier lieu pour celle qui aborde cette teinte, en réalité un mode de vie en soi. Universellement, le blond est lié au succès. Toutes les stars qui arrivent au sommet de leur gloire passent à un moment ou un autre par le blond ».

 

Kim K.

4/

La vie est-elle plus douce en blonde ?

« C'est en tout cas plus facile aujourd'hui, si on considère qu'à l'époque d'Athènes, on devait se décolorer les cheveux avec de l'urine et du safran ! »

 

Marilyn Monroe

 

5/

Les blagues de blondes, on en parle ?

Avant de distraire l'assistance avec une bonne blague de blonde qui a besoin d'un mémo pour penser à inspirer et expirer, ou de vous frapper le front si vous avez oublié vos clés en vous écriant « oh la blonde ! », songez que des plaisanteries qui visent à dévaloriser les blondes humilient en réalité toutes les femmes – si une blonde est une idiote, une brune ne doit pas valoir beaucoup mieux – et demandez-vous ce que cela donnerait de remplacer « blonde » par une ethnie. Voilà.

« Les Blondes de l'Histoire », Editions Acropole.

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