Les dix films de l’été à ne pas rater

Publié le 4 juillet 2018 par Grégory Escouflaire

C'est pas parce qu'il fait chaud qu'on peut pas s'enfermer dans une salle de ciné ! Ça fait même du bien, l'obscurité climatisée. On vous a préparé une petite sélection des meilleurs films à l'affiche cet été.

« Plaire, aimer et courir vite » de Christophe Honoré

« La vraie et terrible cruauté, c’est celle de l’homme qui le rend inachevé » : cette phrase de Koltès qu’on entend dans le film d’Honoré, ne le résume pas mais en condense l’essence. C’est l’histoire d’un amour contrarié, entre un quadra dandy qui succombe (le SIDA) et un jeune étudiant dont le corps, lui, exulte. Le couple (Pierre Deladonchamps et Vincent Lacoste, formidables) se sait, se sent, impossible. Il court à sa perte mais il court. Il aime et il plaît. C’est le film le plus sombre, et le plus profond, de Christophe Honoré (« Les Chansons d’amour », « Dans Paris »,…). Mais aussi le plus touchant, et le plus beau. Baigné dans une ambiance 90’s so shoegaze et mis en scène avec classe et bon goût (l’axe Demy/Carax), « Plaire, aimer et courir vite » laisse de belles traces malgré la tristesse. Bouleversant.

En salle 

1/

"Sicario : La Guerre des Cartels" de Stefano Sollima

Exit Emily Blunt, la caution morale du premier épisode, et place aux mâles alpha dans toute leur virile splendeur (Josh Brolin et Benicio Del Toro). Cette fois les deux compères ont pour mission d'enlever la fille d'un des barons de la drogue, dans le seul but de déclencher une guerre inter-cartels. C'est tiré par les cheveux, mais si t'aimes les gros bras et les néo-westerns, ce "Sicario" réalisé par Stefano Sollima (les séries "Romanzo Criminale" et "Gomorra") devrait remplir sa fonction. De divertissement d'action.

En salle

2/

"Kings" de Deniz Gamze Ergüven

Fort du succès de son splendide "Mustang" (4 Césars quand même), la réalisatrice franco-turque se paie le luxe, pour son deuxième film, d'aller tourner à Hollywood et d'enrôler Halle Berry et Daniel Craig au casting. C'est l'histoire d'une femme forte qui recueille toute la misère du monde (des enfants abandonnés), alors que grondent les émeutes raciales de 1992 (l'action se déroule au moment de l'acquittement des policiers qui ont tabassé Rodney King). Un mariage assez gonflé de drame historique et de romance mixte.

En salle

3/

"Tully" de Jason Reitman

Une comédie légère mais pas bébête sur la maternité, avec Charlize Theron dans le rôle principal : on aime évidemment. En plus elle est réalisée par Jason Reitman ("Juno" c'est lui), bref on a ici affaire à du tendre, de l'humain, de l'humour, et pas de la guimauve. Ça fait du bien.

En salle le 11 juillet 

4/

"Skyscraper" de Rawson Marshall Thurber

De "La Tour Infernale" à "Piège de Cristal", nombreux sont les exemples de films catastrophe qui mettent en scène de solides bonshommes partis sauver femmes et enfants dans des gratte-ciels qui s'effondrent. Cette fois c'est Dwayne Johnson qui s'y colle, avec une seule jambe. Du grand spectacle pyrotechnique idéal pour bouffer du pop corn... Et puis avouons-le : le Rock on l'aime de plus en plus, depuis qu'il sait rire de lui-même ("Baywatch", "Jumanji").

En salle le 11 juillet

5/

"Mamma Mia! Here We Go Again" de Ol Parker

Forcément quand tu tournes un film avec Meryl Streep, Pierce Brosnan, une île grecque (celle de Skópelos, rebaptisée Kalokairi pour l'occasion) et des chansons d'ABBA, tu te dis bien que ça va cartonner. Moralité : 600 millions de dollars de recettes. Autant dire qu'une suite se devait d'être tournée, la voilà. On prend les mêmes et on recommence dix ans plus tard, avec Sophie (la fille de Donna) enceinte qui se pose des questions sur la vie et le passé de sa mère. Ah oui, et Cher interprète la grand-mère. Bonne ambiance assurée !

En salle le 18 juillet

6/

"Ma Reum" de Frédéric Quiring

C'est une comédie française sur un sujet grave. Un divertissement familial sur le harcèlement scolaire. Ce n'est pas contradictoire, c'est malin et pédagogique : un cheval de Troie cinématographique. La forme est accessible aux plus jeunes – des gags en pagaille, un crescendo de coups bas, quelques blagues pipi-caca – pour faire passer un message intelligent : on a besoin d'aide quand on est vulnérable, mais on cesse de l'être quand on commence à se défendre. On ne vous dévoile pas la chute de ce film, mais les parents comme les enfants comprendront ces louables intentions : écouter un gamin harcelé, c'est déjà régler une partie de son problème... Et rien n'arrête une mère vénère. (Elisabeth Clauss) 

En salle le 25 juillet

7/

"L'espion qui m'a larguée" de Susanna Fogel

Audrey (Mila Kunis) et Morgan (Kate McKinnon, une habituée du SNL), deux trentenaires vivant à Los Angeles, se retrouvent embarquées malgré elles dans une conspiration internationale lorsque l'ex-petit ami d'Audrey débarque à son appartement poursuivi par une équipe d'assassins. S'ensuit une cavale hilarante qui rappelle autant "Charlie's Angels"que les "female buddy movies" à la Paul Feig. Grosse lolance assurée.

En salle le 8 août

8/

"Under The Silver Lake" de David Robert Mitchell

Il est le responsable d'un des films d'horreur les plus efficaces et les plus intelligents de ces dernières années ("It Follows"). Pour son troisième film (en compète officielle à Cannes cette année), David Robert Mitchell s'empare de la thématique complotiste pour nous conter une amourette qui part en sucette (la fille disparaît, le garçon psychote). Dans les rôles principaux, Riley Keough (la petite-fille d'Elvis et l'ex-belle-fille de Michael Jackson) et Andrew Garfield (l'autre Spiderman).

En salle le 15 août

9/

Kubrick, Rio de Janeiro, Frances McDormand et les autres

On termine ce tour d'horizon estival par les cycles et autres projections spéciales. N'oubliez pas d'aller voir et revoir "2001 : l'Odyssée de l'espace", le chef-d'oeuvre de Kubrick, qui ressort en salle en copie neuve 70 mm. Et la rétro Frances McDormand à la Cinematek (des films des Coen à "Three Billboards", qui lui a valu son second Oscar cette année). Et celle de Frank Capra à Flagey. Sans oublier le festival "L'heure d'été" au Cinéma Galeries, qui met à l'honneur le cinéma brésilien (ou ayant le Brésil pour thème/cadre). De "L'Homme de Rio" de Philippe de Broca au trépidant "Cidade de Deus" de Fernando Meirelles, l'été sera caliente ou ne sera pas !