À quel point les films “historiques” se conforment-ils à la réalité ? Une étude attribue un pourcentage de vérité à une série de films sortis entre 2010 et 2017 après avoir comparé, scène par scène, le scénario aux faits réels. 

Dernièrement le cinéma raffole des adaptations au grand écran de faits historiques. Un message en début de générique annonce ambitieusement : “inspiré d’une histoire vraie”. Les spectateurs sont frileux de ce genre de films, il n’y a rien d’honteux à ça. Mais les faits purs et durs sont-ils suffisamment passionnants pour capter l’attention du public pendant deux heures, ou plus ? Souvent les scénaristes laissent libre cours à leur imagination pour séduire l’audience et la fiction diverge de la réalité… Alors comment savoir jusqu’à quel point un film est “inspiré du réel” ?

Une infographie élaborée par le site britannique Information is Beautiful nous éclaire:

cinéma

© Information is beautiful

Dans la base de données en ligne au total 17 films sont passés au peigne fin, dont le célèbre The Wolf of Wall Street du réalisateur américain Martin Scorsese (74,5%) ou encore l’émouvant The Imitation Game basé sur la vie d’Alan Turing et réalisé par Morten Tyldum (41,4%)Le travail de vérification est titanesque : chaque film est découpé en séquences, chacune d’environ une minute – soit en moyenne 150 séquences par film. Chaque scène est alors analysée et notée, entre – 1 pour les faits inconnus (donc potentiellement inventés) et 3 pour les faits avérés et vérifiés en fonction des sources disponibles. En gage de bonne foie, les auteurs ont référencé chacune de leur source : biographies officielles, articles de journaux, magazines, sites ou blogs spécialisés, etc. Les notes finales sont ensuite additionnées et le total converti en “pourcentage de vérité”.

Les bons élèves

En tête de liste, avec 100%, on retrouve le film Selma d’Ava DuVernay, sorti en 2015. L’histoire est celle d’une lutte historique menée par Martin Luther King, celle d’une marche pacifique pour les droits civiques de la ville de Selma à Montgomery, en Alabama, celle d’un pasteur mémorable King, celle de femmes oubliées de l’histoire, qui ont conduit le président Johnson à signer, en 1965, la fameuse loi sur le droit de vote en Amérique.

Le dernier film en date Lion de Garth Davis, pour lequel on avoue avoir versé une petite larme, obtient un pourcentage de 61,4%. Cette adaptation du récit autobiographique de Saroo Brierley raconte la vie d’un indien séparé à l’âge de cinq ans de sa famille et adopté par un charmant couple d’Australiens. Devenu adulte, Saroo, déterminé mais armé de rares souvenirs, décide de retrouver la trace de sa mère dans un pays de plus d’un milliard d’habitants… Bon d’accord, on a totalement fondu en larmes, mais le réalisateur a modifié la réalité pour nous émouvoir (mais oui, c’est ça).

https://www.youtube.com/watch?v=vNlp8Bs1-xI

Audrey Depuydt