Avouons-le, on adore coller des étiquettes sur des choses compliquées. Les relations amoureuses, par exemple. Sur TikTok, le duo « black cat × golden retriever » cartonne : un archétype hérité du trope grumpy & sunshine (l’un mystérieux, l’autre solaire), remixé à la sauce 2025.

Une trend qui ne relève pas de la science bien sûr, mais plutôt d’une vulgarisation de dynamiques bien réelles… Une façon de tourner en dérisions les comportements de son mec/sa meuf (ou les siens).

D’où vient la tendance ?

Le mème s’enracine dans des décennies de pop culture : le couple d’opposés qui se complètent. Côté « black cat », on citera Jess (Gilmore Girls), Conrad (The Summer I Turned Pretty), Marcus (Ginny & Georgia). Côté « golden retriever », place à Chandler (Friends), à Ted (How I Met Your Mother) ou à Jeremiah (TSITP).

Portrait du « golden retriever boyfriend »

Solaire, loyal et démonstratif, le golden retriever boyfriend coche toutes les cases du partenaire « facile à vivre » et « team player ». Il a une grande bande de potes, adore organiser des fêtes et se retrouve souvent au centre de la table, à faire rire tout le monde. C’est aussi celui qui encourage au quotidien — il nous hype sur tout, même notre meeting Teams — et qui ne rate jamais une occasion de marquer le coup avec une petite attention.

 

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Amateur de plein air et de spontanéité, il est toujours partant pour une balade, un brunch ou un city-trip improvisé. Sa mémoire affective est redoutable : anniversaires, fleurs, mots doux, tout y passe, juste parce qu’il aime faire plaisir. Parfois, il préfère contourner les conflits plutôt que d’y faire face, quitte à s’excuser pour garder la paix. Ses grands atouts ? Sa chaleur, sa stabilité, sa sécurité émotionnelle. Son piège ? S’oublier à force de vouloir plaire à tout le monde, ou finir étouffé sous le poids de l’image du « gentil parfait » qu’il incarne si bien.

Et le « black cat boyfriend » ?

À l’opposé du spectre, le black cat boyfriend n’est pas du genre à briller sous les projecteurs, mais sa profondeur a quelque chose d’addictif. Indépendant et casanier, il recharge ses batteries en solo, entre cafés silencieux et nuits à relire un bouquin. Créatif dans l’âme — musique, photo, dessin — il nous surprend avec une mixtape faite main ou une affiche imaginée pour votre anniversaire de couple. Sa mémoire est redoutable : il se souvient du prénom de la cousine de notre coiffeuse et de ce qu’on lui a confié à deux heures du matin.

Difficile à apprivoiser, il devient pourtant d’une loyauté sans faille une fois la confiance gagnée. Il a peu d’amis, mais choisis avec soin, et derrière ses airs grognons du matin se cache une tendresse désarmante quand la nuit tombe. Ses atouts ? Une écoute fine, une fidélité sans faille et une intensité émotionnelle rare. Son revers ? Une communication souvent en demi-teinte, qui peut semer les malentendus et glisser vers la codépendance si l’autre cherche à le « réparer » plutôt qu’à simplement l’aimer.

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Quand le cliché devient toxique

Là où la tendance dérape, c’est quand on transforme ces archétypes en rôles figés : comme si le golden devait forcément rassurer et le black cat rester distant et profond. Mauvaise idée. Le premier risque alors de tomber dans le piège du care, celui du sauvetage à tout prix : vouloir « réparer » son partenaire cabossé jusqu’à s’y perdre. Le second n’est pas mieux loti, enfermé dans le rôle du nice guy parfait, toujours disponible, incapable de poser des limites, jusqu’à finir épuisé — et souvent rancunier.

 

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À force d’y croire, on finit même par se conformer à ce qu’on attend de nous : c’est la prophétie auto-réalisatrice, celle qui nous empêche d’évoluer. Rappelons-le, une relation saine repose sur des bases simples : le consentement, la communication, la réciprocité et le respect des limites. Les mèmes peuvent faire sourire, mais les fondations, elles, protègent vraiment.

Bref, gardez l’étiquette si elle vous fait sourire, jetez-la si elle vous enferme. Le meilleur couple, c’est souvent un golden qui apprend à poser des limites mixé à un black cat qui apprend à mettre des mots. Le reste, c’est du vernis TikTok.