Voici pourquoi vous devriez aller voir le film Wonka au cinéma

Publié le 15 décembre 2023 par Elisabeth Clauss et Noemi Dell'aira
Voici pourquoi vous devriez aller voir le film Wonka au cinéma © Warner Bros

Cest le film de fêtes par excellence, une histoire de passion avant le succès, un préquel bien emballé. Avec du papier brillant, de la ficelle dorée et le délicieux Timothée Chalamet. Comme tous les contes dans lesquels le talent finit par triompher, cest à la créativité du héros face aux embûches (au chocolat) quon va sidentifier.

Dans les bouchées fourrées dont on commence par dévorer la coque au lait, le meilleur, c’est ce que l’artisan a placé en premier. Le cœur en praliné. La préface de l’épopée. Avant la chocolaterie de Charlie, il y eut Willy Wonka. Son ascension ressemble à un sugar high et son parcours allégorique nous renvoie à tous les rochers qu’on a dû déplacer. Ou croquer.

La nouveauté qui fait peur

C’est un peu la malédiction des innovateurs : la néophobie touche tous les domaines, le scepticisme sape les plus grandes ambitions. Saupoudrez d’un peu de jalousie (les renâcleurs sont les futurs copieurs), et vous comprendrez pourquoi Willy Wonka a dû ramer dans un océan de chocolat épais avant d’aborder les rives du succès gourmet. Vous avez sans doute connu le même type d’expérience, avec vos propres Oompa-Loompas, ou ceux de vos amis : des petits êtres surexcités, qui ont tenu tête à vos intentions culinaires les plus louables. Il a fallu en noyer dans des patates à l’huile, des choux de Bruxelles si bons pour la santé. En planquer, dans des cornets rouges du McDo, des haricots princesses en mentant que c’était un nouveau genre de frites. Avec ses pralines qui font planer (littéralement, elles contiennent des ingrédients féériques), ses parfums d’avant-garde et ses recettes disruptives secrètes, Willy Wonka s’est-il découragé ? Nenni. Il s’est bien accroché à ses noisettes. À votre échelle, un jour, la soupe aux champignons vaincra.

Les ami·e·s qui soutiennent les idées les plus fantasques

Wonka a de la chance, il est bien entouré. D’originaux dans son genre, qui vont l’aider à réaliser ses rêves. Coincés avec lui dans une maison d’hôtes étrange qui fait aussi blanchisserie, et dans laquelle ils travaillent comme des esclaves après que Willy a tout perdu – au début de ses aventures, il s’est fait croquer tout cru par le métier – ils le ramasseront lorsqu’il aura glissé dans le sucre liquide de l’adversité, s’abstenant de tout commentaire de nature à saper son enthousiasme, même quand personne ne croyait à son projet. Voire quand la concurrence a essayé de le saboter. C’est leur bienveillance qui l’a porté. Ça, et ses shots quotidiens d’endorphines (il faut bien goûter le produit). Vous aussi, vous devez beaucoup à vos amis. Ils vous ont connu·e dans différents états inavouables, mais ne vous ont jamais jugé·e. Ils étaient là avant vos réalisations actuelles, qu’elles soient professionnelles ou personnelles. Même s’il s’agit d’une démission salvatrice et d’un divorce rajeunissant. Ces gens ont cru en vous quand vous avez voulu lancer une marque de tricot en laine de verre, quant à ce qu’ils pensaient vraiment, ils en parlaient dans le groupe WhatsApp où vous n’êtes pas. Maintenant, ils portent tous vos pulls isolants.

 

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La confiance en soi chèrement gagnée

Au début de l’histoire, qui serait la fève de sa barre, Willy Wonka est un jeune homme excentrique reconnaissable à son haut-de-forme cabossé, son pantalon usé. Un grand magicien, brillant inventeur, qui va d’abord se heurter à un lobby bien rodé. Poussé par sa mère, il rêve d’ouvrir son comptoir et de vendre ses chocolats dans le temple des confiseries, les Galeries Gourmet. Mais surprise, au soleil (façon de parler, ça fait fondre le chocolat), les places sont chères. Dépouillé de ses maigres économies, il expérimente la brutalité d’un monde qui ne connaît pas encore l’euphorie de l’happy-glycémie. Il va devoir apprendre, persévérer. Avaler quelques affronts, venant notamment de son ennemi juré (mais mignon), un petit homme orange aux cheveux verts qui ne lui arrive qu’au genou, et qui vient voler ses chocolats toutes les nuits. Comment lui en vouloir ? Vous aussi, vous êtes expert·e en descentes nocturnes sans faire de bruit dans le placard à sucreries. Mais Willy est porté par la confiance que lui a témoignée sa mère, désargentée, mais volontaire, et qui est à l’origine de son mantra : il faut croire en ses rêves. Même s’ils sont interrompus à 2 h du matin par des fringales de chocolat. Surtout.

La morale selon laquelle il faut s’accrocher

Il y a de la magie dans les pralines de Wonka, mais c’est surtout le symbole des projets auxquels on croit. Le chocolat nommé
« Silver Lining » (en anglais, c’est le côté positif qu’on retire d’une situation), composé de nuages d’orage condensés et de lumière solaire liquide, aide qui le savoure à voir la lueur d’espoir au-delà des ombres du quotidien. Le Macaron au lait girafe quant à lui vous booste le moral, vous fait oublier vos complexes, vous fait sentir plus grand, invincible. Et ils sont légaux (ici, c’est un magazine familial). Comme dans tous les contes merveilleux qui prennent racine dans une forêt noire – en l’occurrence une cuisine d’ouvrier, mais vous avez compris l’idée – la folie n’est pas toujours là où on l’imagine. Un ordre établi va basculer, mais pour cela, l’innocence devra abandonner la partie dès la préface, l’insouciance ne passera pas les pages suivantes. Pour Willy, c’est la force de sa conviction qui lui permettra d’accomplir son destin. Une belle image, que tous les films fantastiques pleins de couleurs et d’effets spéciaux n’ont pas réussi à galvauder. La vie est comme une boîte de Wonka-Bar, on ne sait jamais quel ticket d’or est caché à l’intérieur. Si dans le film un chocolat peut changer le monde, entendons bien la leçon de l’histoire de l’auteur, Roald Dahl : la passion permet de surmonter tous les obstacles. L’amour efface les peines, le sucre donne des ailes. Et quand on a enfin accompli ses objectifs extraordinaires, on peut tranquillement devenir fou.

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