Il s’agirait manifestement de la première initiative du genre dans le monde de la nuit.

“Eye rape”

Difficile de ne pas avoir vécu ce moment déplaisant au moins une fois dans sa vie, lorsqu’une personne pose soudain un regard appuyé sur vous et que, malgré votre indifférence ou votre stratégie d’évitement, cette personne continue quand même. Évidemment, il ne s’agit jamais du crush sur lequel vous avez flashé en soirée ni de Brad Pitt croisé au détour d’un bar à Bruxelles. Non, c’est en général un parfait inconnu engagé dans une démarche plus intrusive que séductrice. Aux États-Unis, pour parler de ce phénomène qui touche une majorité de femmes, on parle même de “eye rape” (“viol par le regard”).

Un terme dénoncé par certains comme une “radicalisation du consentement”. En fait, il désigne surtout le ras-le-bol des femmes d’un regard objectivant devenu monnaie courante, que ce soit au bureau, en soirée ou en rue. Un club australien du nom de Club 77 l’a bien compris. En pleine ère post-Covid où la question des “safe spaces” en boîte est plus que jamais d’actualité (on vous en parlait dans un article consacré aux femmes DJ : “Tu mixes bien, pour une fille”), cette boîte techno a décidé de se débarrasser des membres aux regards trop appuyés et surtout non réciproques. Ce comportement se soldera donc désormais par une exclusion instantanée relate le magazine Trax.

“Si l’attention que vous portez à quelqu’un n’est pas désirée, c’est considéré comme du harcèlement”

Pour y arriver, le Club 77 a décidé de former une sécurité dédiée à cette forme de harcèlement. Cette dernière, reconnaissable grâce à des gilets roses, aura la responsabilité d’exclure les clubbers à l’origine de ce genre d’actions, et même d’appeler les forces de l’ordre en cas d’excès de zèle.

“Nous avons l’obligation d’éduquer les nouveaux clients de la boîte de nuit et de les aider à comprendre ce qui est considéré comme un comportement inacceptable à l’intérieur”, explique le Club 77 sur sa page Instagram. “En tant que club, nous vous encourageons à interagir avec des inconnus, mais tout engagement DOIT commencer par un consentement verbal. Cela s’applique également si, par exemple, vous fixez quelqu’un de loin. Si l’attention que vous portez à quelqu’un n’est pas désirée, c’est considéré comme du harcèlement. Chaque nuit, l’un de nos agents de sécurité à l’intérieur du club sera désigné comme “agent responsable” et sera reconnaissable à son gilet rose. Ils ont été formés pour traiter les plaintes et les inquiétudes. Nous faisons cela pour que tout le monde se sente en sécurité.”

 

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La drague dans un contexte festif reste évidemment de mise. Mais si votre target ne vous rend pas votre regard, c’est qu’elle n’est peut-être pas intéressée ou qu’elle est trop timide. La meilleure solution reste d’aller échanger deux mots pour prendre la température. Mais les regards insistants ? C’est glauque.

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