Jennelle Eliana nous prouve que la révolution « van life » est en route

Publié le 9 octobre 2019 par Elisabeth Debourse
Jennelle Eliana nous prouve que la révolution « van life » est en route Jennelle vit dans son van. Depuis quelques semaines, ses audiences YouTube et Instagram ont explosé.

La #VanLife change peu à peu de visage pour montrer une scène de voyageurs plus diversifiée. La dernière coqueluche en date s'appelle Jennelle Eliana.

Dans son van bleu, avec son serpent Alfredo et ses petits matins faits de yoga et de méditation sur la côte californienne, Jennelle Eliana vit la « van life » dans sa plus pure expression. Et pour bien des jeunes millenials, la vie idéale. Depuis quelques années le hashtag #VanLife documente en effet sur les réseaux sociaux un mode de vie qui offre à des couples ou voyageurs solo des roadtrips sans fin, la liberté d’un logement mobile — sans le loyer — et la possibilité même, si leur activité le leur permet, de travailler sur la route. Sur Instagram, 6 millions de publications exposent déjà la #vanlife, parfois relativement mise en scène, mais si tentante.

De photos en vidéos, le quotidien de Jennelle Eliana se partage ainsi entre séances de surf, selfies face à la plage et la recherche d’un spot où garer son véhicule et passer la nuit. Depuis peu, elle le partage sur une chaine YouTube qui comptabilise près de 2 millions d’abonnés et un compte Instagram qui affiche 340 000 followers. Des chiffres explosifs, compte tenu de l’investissement récent de Jennelle Eliana dans les réseaux sociaux, avec seulement 7 vidéos et une cinquantaine de posts depuis l'été.

Étonnant même, pour certains « van lifeurs » médiatisés : selon les théories, la YouTubeuse serait une invention de l’industrie ou aurait acheté ses followers. Mais pour d’autres, le succès de Jennelle Eliana tient à une différence qui la place immédiatement à la marge des autres : elle est noire. Dans un milieu où la plupart des voyageurs sont des blancs insouciants, la jeune influenceuse se démarque. Et pour Kim Wong-Shing, une autrice racisée, cela change tout. « Nous aussi, nous sommes assoiffés d’aventures, de nouveauté et de liberté », écrit-elle dans un article pour Bitch Media, où elle raconte également sa propre enfance à bord d’un van.

Plus de 50 ans après le Green Book

Si la route semble moins dangereuse au 21ème siècle pour les personnes racisées, l’actualité nord-américaine prouve toutefois régulièrement que les afro-américains restent victimes d’un racisme mortel, notamment au volant de leur véhicule. Soupçonnés souvent injustement, ils sont notamment contrôlés et arrêtés — quand ils ne sont pas tout simplement tués pour un geste malheureux, interprété comme une menace par la police. Kim Wong-Shing raconte également les quelques nuits passées à camper à l’extérieur plutôt que dans le van familial et marquées par la peur d’être agressée. L’exemple le plus explicite du danger que subissent les personnes racisées sur la route reste le fameux « Green book » américain, paru entre 1936 et 1966 : un guide qui recensait les itinéraires, motels et restaurants par lesquels les noirs américains pouvaient passer sans crainte.

 

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Le quotidien ensoleillé de Jennelle Eliana est donc une inspiration pour des milliers de followers : les personnes noires, et encore plus quand ce sont des femmes, ont le droit à la même liberté que n’importe quels autres « van lifeurs » en sarouel ou sac-à-dos. Mieux encore, elles le revendiquent avec une communauté qui grandit de jour en jour.

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