Paradise City ou quand techno rime avec écolo

Publié le 27 juin 2018 par Grégory Escouflaire

Danser sur de la bonne techno au pied d'un château, franchement ça donne envie. Surtout quand le château est entouré d'un parc où l'herbe semble plus verte qu'ailleurs (et les gens plus beaux). Non, sérieusement : le Paradise City n'a pas volé son blaze. Pour le clubber "conscient" (oui ça existe), le valhalla c'est là.

Le Château de Ribaucourt, donc. À 20 bornes de Bruxelles. C'est là que le Paradise City a décidé en 2015 d'établir ses pénates, avec un objectif louable : être un festival électronique "future proof", bref durable, où l'on vient pour s'éclater sur le dancefloor, mais sans tout saloper. Danser sur du Laurent Garnier tout en diminuant son empreinte carbone ? Oui c'est possible.

Concrètement, le Paradise City propose ainsi à ses festivaliers toute une série d'actions de sensibilisation à la cause verte : qu'il s'agisse de la nourriture (100% "meat free"), du camping (et ses tentes en carton) ou de l'énergie utilisée (le soleil, le vent), tout est fait pour réduire au maximum l'impact écologique du festival et de ses visiteurs. Résultat : l’event remporte l’année passée le fameux « Greener Festival Award » (une distinction européenne), après seulement trois éditions. « On est dans le top 10 mondial ! », se félicite d’ailleurs Gilles De Decker, l’un des deux fondateurs (avec Dimitri Verschueren).

Pourtant, rien ne les prédestinait à ce statut de fans de techno écolos : « C’est sûr qu’à la base on traînait pas à LaSemo ! (rires) Mais vu qu’on a mis en place cette philosophie durable dès le lancement du Paradise, il nous semblait logique de l’appliquer à notre propre quotidien… Et puis on a tous des enfants, ce qui te conscientise à toutes ces questions. On n’a pas du tout envie de les laisser grandir dans un monde qui part totalement en vrille ». Se convertir et convertir les autres, voilà le challenge… Et cela s’opère par une signalétique adaptée, des explications, en amont (sur le website) et pendant tout le festival.

« Parce que notre public n’est pas green à la base : ce sont plutôt des ‘young professionals’ qui ne crachent pas sur un bon steak et une voiture de société ! Mais c’est en train de changer. Il suffit parfois d’une bonne idée pour les conscientiser ». Exemple : récompenser les visiteurs qui optent pour le covoiturage (via Uber ou Zipcar) en leur offrant une réduction sur le prix du parking… « Et puis c’est le genre de ‘petits’ gestes qui déteignent positivement sur le dancefloor : tu te sens mieux après de tels efforts, et tu profites encore plus du moment ! ». Une belle débauche d’énergie verte, au sens propre comme au sens figuré.

Le Paradise City, c’est aussi :

  • Le premier festival belge à utiliser la “Smart Flower”, un système photovoltaïque en forme de fleur qui suit la trajectoire du soleil afin de produire un maximum d’énergie.
  • Des “green flyers” renfermant des graines de phacélia
  • Des scènes en bois recyclées chaque année, parce que “l’important c’est l’authenticité, pas les feux d’artifices” (et toc Tomorrowland !)

Quant à la prog' on vous conseille : papa Laurent Garnier évidemment. Tony Allen et Lil' Louis, qui dans leur genre respectif (l'afrobeat et la house) sont un peu les meilleurs - les fondateurs, même. Joris Voorn et sa tech bien sentie. Notre copine Claire Laffut et sa pop solaire. Le Bruxellois DC Salas en live (band). Henrik Schwarz. le Syrien Omar Souleyman. Le roi de la pampa DJ Koze. Laisse-toi aller.

Où ? Kasteelhoekstraat 1, 1820 Perk (Steenokkerzeel)

Quand ? Du vendredi 29 juin au dimanche 1er juillet

Plus d'infos ? Paradise City