Ebonee Davis dénonce le racisme dans l’industrie de la mode

Mis à jour le 16 février 2018 par ELLE Belgique
Ebonee Davis dénonce le racisme dans l’industrie de la mode

Le 15 février dernier, Ebonee Davis tenait un discours puissant lors d’une conférence à l’Université du Nevada. Cette jeune mannequin dénonce le racisme qui existe encore le monde de la mode.

L’industrie de la mode a montré quelques évolutions durant les Fashion Weeks de cette année : des mannequins plus-size ont défilés, ainsi que des transgenres ou encore des mannequins plus âgés. Tout cela montre une volonté grandissante de la part des créateurs de diversifier leurs standards de beauté. Et on soutient totalement cette bonne résolution !

Mais est-ce réellement suffisant ? Ebonee Davis a pris la parole lors d’une conférence au Nevada et a expliqué pendant 10 bonnes minutes la situation dans laquelle se trouvent les mannequins « de couleur ». Elle commence par raconter qu’adolescente, elle pensait que quelque chose clochait avec elle car elle ne ressemblait pas aux filles parfaites présentes dans les magazines.

Elle enchaîne en expliquant ses débuts - assez difficiles - en tant que mannequin noir. Elle s’est vue refuser beaucoup de contrats pour diverses raisons. Par exemple : « nous avons assez de filles qui vous ressemblent », qu’elle traduit en « tous les noirs se ressemblent ». Le racisme auquel elle a été confrontée pouvait prendre bien d’autres formes. Comme insidieusement caché dans cette phrase : « tu es si belle, tu dois forcément être métisse » ou encore ces questions qui lui sont posées quasi automatiquement :

- « D’où venez-vous ?
- Seattle.
- Et d’où viennent vos parents ?
- Seattle. »

Elle n’osait pas protester, de peur d’être étiquetée comme étant difficile. Elle ne voulait pas être une énième « femme noire en colère ». Mais un jour, tout a changé : le meurtre d'Alton Sterling, vendeur ambulant afro-américain, tué par la police. Ce drame lui a fait prendre conscience de sa position et de son devoir de prendre la parole. Elle décide alors d’écrire une lettre ouverte à l’industrie de la mode, l’incitant à élargir ses standards de beauté. Il ne s’agit plus d’inclure un plus-size ou un transgenre dans son défilé pour remplir des quotas, mais bien de considérer la place que doit avoir une mannequin asiatique, noire, ronde ou hispanique sur le podium.

Pour voir la conférence dans son intégralité:

Coralie Dubreucq