On a testé: le smartphone équitable

Mis à jour le 13 février 2018 par ELLE Belgique
On a testé: le smartphone équitable

10

On fait le point sur les atouts du fairphone. 

  • C’est quoi ?

Un smartphone 100 % clean ! On a toutes vu circuler sur le web les images des travailleurs des mines déshumanisés avec les hashtag #mineraisdusang ou #smartphonesdusang. Ces photos dépeignent le quotidien épouvantable des mineurs africains qui extraient les composants indispensables à nos téléphones portables (le tantale, par exemple). Les défenseurs des droits de l’homme accusent les constructeurs de smartphones d’alimenter les conflits armés en Afrique, notamment dans l’est de la République démocratique du Congo, en achetant ces minerais à des groupes rebelles. L’entreprise

Fairphone garantit, elle, qu’elle surveille tous ses fournisseurs et qu’aucun composant de son téléphone n’est issu d’une mine appartenant à un groupe armé.

Fairphone, comme tous les grands constructeurs d’électronique, fait assembler ses téléphones en Chine. On peut même voir des photos de l’usine où s’effectue le travail sur son site. Pour éviter toute confusion, Fairphone explique que, si ses téléphones sont assemblés en Chine, c’est parce que ce secteur est inexistant en Europe, et qu’elle n’a trouvé aucun autre partenaire viable pour effectuer ce boulot. La start-up hollandaise a donc choisi un assembleur chinois en se rendant sur place et assure que les employés de cette entreprise travaillent dans des conditions dignes et bénéficient d’une protection sociale.

  • Ca change quoi à long terme ?

Le grand problème de nos équipements mobiles, c’est qu’on ne sait pas quoi en faire quand on en change... Pas très durable au rythme où on les consomme ! Leur recyclage est encore très partiel et l’accumulation de tous ces déchets électroniques est en train de devenir un casse-tête environnemental et économique de taille. Pour éviter que ses clients ne changent de téléphone dès que leur batterie faiblit, Fairphone a construit un téléphone durable : l’appareil est démontable et ses différents composants peuvent être remplacés. L’écran peut être envoyé en réparation en cas de griffe et la batterie changée après une utilisation trop intense. Et pas besoin de savoir bidouiller pour l’ouvrir...

  • Ca coûte combien ?

La start-up hollandaise a produit et vendu environ 60 000 Fairphones. Le premier modèle, mis en vente fin 2013, valait 325 euros. Le deuxième modèle, 310 euros. Sur le site, on peut lire que cette diminution de prix correspond à une baisse des coûts dans le processus de commercialisation de l’appareil. On peut aussi examiner en détail à quoi correspond chaque euro du prix global du téléphone. Par exemple, trois euros sont retenus sur chaque vente pour être réinvestis dans des initiatives de recyclage de déchets électroniques à travers le monde.

  • C’est fiable ?

Le Fairphone fonctionne sous Android et supporte toutes les applications disponibles sous ce système d’exploitation. L’appareil photo de 8 mégapixels produit des images plus que correctes. Le Fairphone garde la possibilité d’insérer deux cartes SIM, ce qui n’est plus très courant de nos jours, et peut être très utile. La taille de l’écran tactile de 4,3 pouces est un classique et n’a rien à envier aux grands.

  • On l’a testé: on en pense quoi ?

Super, mais...

En sa défaveur, le Fairphone est avant tout une affaire de patience ! Pour l’acheter, il faut passer commande en ligne et si par malchance, le stock est épuisé à ce moment-là, il faut attendre quelques mois avant que la prochaine fournée ne soit mise en vente ! Autres points négatifs : le deuxième modèle du Fairphone (FP2) ne supporte pas encore la 4 G et le téléphone est un peu lourd avec ses 162 grammes. Certains lui reprochent aussi de ralentir à l’affichage s’il est trop sollicité ou dans la navigation de certaines applications « riches », comme les médias sociaux. Autant de défis à relever pour les prochains modèles. L’objectif de Fairphone est de produire 50 000 appareils en 2015 et 150 000 en 2016.

Louise Culot