L’actrice Blake Lively aurait été victime d’astroturfing. Voici ce qu’est cette technique de propagande et de manipulation.

En français, on appelle ça du « similitantisme », mais le mot anglais est bien plus répandu : l’astroturfing. Récemment, il a été cité dans l’affaire Blake Lively. L’actrice se trouve en plein bras de fer juridique contre Justin Baldoni, le réalisateur du film « Jamais Plus » dont elle était à l’affiche l’été dernier, et Wayfarer, le studio qui a produit le long-métrage à succès. Fin décembre, elle a porté plainte pour harcèlement sexuel sur le tournage.

Dans le texte de la plainte, qu’ont pu consulter différents médias américains le 20 décembre dernier, elle accuse aussi le metteur en scène d’avoir organisé une campagne de diffamation à son encontre sur les réseaux sociaux. Depuis, un mot pour définir cette technique de propagande s’est imposé partout : l’astroturfing.

Une stratégie de communication

Selon Justine Lalande, doctorante à l’Université du Québec à Montréal qui a récemment défini le concept pour le site « The Conversation », l’astroturfing est « la fabrication de toute pièce de faux mouvements citoyens pour donner l’illusion qu’une majorité appuie un certain point de vue ».

« Il s’agit d’une tactique qui consiste à usurper et instrumentaliser des mouvements citoyens afin de soutenir des intérêts particuliers », poursuit la chercheuse, qui évoque différents usages d’une telle technique de manipulation : la désinformation, le lobbying, le militantisme ou encore les relations publiques. Il s’agit donc bien d’une stratégie de communication volontaire.

« Astroturfing » est une référence à une marque américaine de gazon artificiel, AstroTurf. Or, aux États-Unis, les mouvements citoyens spontanés sont qualifiés de « grassroots » (qui viennent des « racines de l’herbe »).

Que reproche-t-on à Justin Baldoni ?

Dans l’affaire Blake Lively, Justin Baldoni aurait embauché une experte en gestion de crise – qui a également travaillé pour Johnny Depp quand celui-ci était opposé en justice à Amber Heard – afin de détruire la réputation de l’actrice. Le réalisateur réfute ses accusations.

Force est de constater qu’en l’espace de cinq mois, depuis la sortie du film, des milliers de contenus ne montrant pas l’icône de « Gossip Girl » sous son meilleur jour ont émergé sur les réseaux sociaux avec, à la clé, des centaines de milliers de likes. Si la manipulation médiatique est avérée, l’actrice pourrait demander réparation pour préjudice.

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