On a testé : les appareils beauté à domicile valent-ils vraiment la peine ?

Mis à jour le 8 avril 2024 par Valentine Pétry et ELLE Belgique Photos: Baard Lunde
On a testé : les appareils beauté à domicile valent-ils vraiment la peine ? ©Baard Lunde

Les instruments à utiliser chez soi ont inondé le marché, avec des prix parfois stratosphériques. Masques à LED ou appareils à microcourant… Quels sont les bienfaits et faut-il s’équiper ? Tests à l’appui, on fait le point.

Même sans les avoir essayés, vous avez sans doute déjà vu ces étranges objets futuristes quelque part. Par exemple, dans la dernière saison de « Sex Education » (Netflix), où l’un des personnages utilise un masque LED sous l’œil dubitatif de sa sœur, effarée par le prix. Moins spectaculaires mais tout aussi populaires, les petits outils utilisant le microcourant existent depuis une décennie et continuent d’intéresser autant la communauté scientifique que les fans de soins de la peau. La plupart de ces objets coûtent plusieurs centaines d’euros et promettent un effet anti-âge visible. Qu’en est-il vraiment ?

- Les LED

Jeune femme testant un masque LED sur son visage.
©Baard Lunde

Comment ça fonctionne ?

La technologie de la photobiomodulation est ancienne, puisque les LED sont connues depuis les années 1960 pour régénérer les tissus, et les études sont nombreuses. Les LED pénètrent plus profondément que les crèmes, jusqu’au derme, et apportent de l’énergie aux cellules. Celles-ci s’en servent notamment pour relancer la production d’élastine et de collagène. Cela stimule aussi la microcirculation et les échanges sanguins (donc l’éclat). En outre, les ondes lumineuses rouges et infrarouges (seule catégorie sur laquelle nous nous penchons ici) ont un effet anti-inflammatoire, par conséquent elles sont utiles après certains traitements, ou contre l’acné. Pour le dermatologue François Michel, qui les utilise depuis une vingtaine d’années, de futures études prouveront probablement d’autres effets. « On est en train d’établir des protocoles précis pour traiter des maladies dans de nombreux domaines. On utilise la lumière pour ses bénéfices sur les neurones, ou en oncologie », explique-t-il.

Concrètement, dans les masques, les LED sont placées à l’intérieur d’un revêtement, souvent en silicone, pour réfracter la lumière et faire en sorte qu’elle se diffuse sur l’ensemble du visage. Il suffit de suivre à la lettre les programmes élaborés par chaque marque (en général, entre 2 et 14 minutes, deux à cinq fois par semaine). Si vous en faites moins, vous ne verrez pas de résultat. Mais si vous en faites trop, vous risquez d’annuler les bénéfices! Les cellules ne savent pas gérer un excès d’énergie. 

Quels résultats peut-on en attendre ? 

Certains comparent les effets des LED à ceux des injections de toxine botulique : c’est largement exagéré. On espère plutôt un impact sur l’éclat, la densité du derme, la qualité de la peau et une diminution des ridules, mais c’est tout. Ces appareils ne peuvent faire disparaître les rides car, une fois le derme cassé, c’est irréversible. L’effet anti-inflammatoire peut prévenir ou diminuer l’acné. La complexité réside dans le fait qu’il n’y a pas de formule « définitive » pour garantir l’efficacité d’un masque. Celle-ci dépend à la fois de la puissance des LED (qui doit être d’environ 6 joules/cm2), de la précision des ondes lumineuses (les plus étudiées dans les études sont de 630 nm et de 850 nm), de leur nature (continue ou pulsée), de leur répartition, de leur distance avec la peau et de la durée d’exposition. Souvent, les marques se servent d’un seul de ces aspects pour mettre en valeur les bénéfices de leur produit, alors que c’est le ratio entre tous qui détermine l’efficacité réelle. Autre problème : les marques ne proposent que des études sur un temps  limité (de un à trois mois), pas à long terme. En revanche, le dermatologue François Michel photographie ses patientes depuis 2006 et affirme que les effets sont nettement visibles sur le temps long, notamment sur la crispation des traits. 

Notre verdict, tests à l’appui ? 

Certaines de nos testeuses ont trouvé l’effet incroyable (« j’ai perdu cinq ans! »), d’autres n’ont pas vu grand-chose. On observe parfois, dès la première utilisation, sur les pommettes notamment, un effet glow très visible, imputable à une amélioration de la microcirculation et à la chaleur douce qui fait légèrement gonfler les tissus. Les LED fonctionnent bien sur les zones vascularisées et musclées, d’où cet effet sur les joues, toutefois moins perceptible à la deuxième utilisation.

De manière générale, on constate une diminution des imperfections (par exemple liées au cycle hormonal), moins de ridules de déshydratation, un effet bonne mine parfois remarqué par l’entourage. En dehors d’un éventuel lissage de la zone du contour de l’œil, pas d’incidence malheureusement sur la couleur des cernes. 

Comment choisir son appareil ? 

L’ensemble des experts interrogés recommande de sélectionner un produit pour lequel la marque a effectué un ou des tests cliniques facilement accessibles. L’autre critère de choix concerne le nombre de LED : certains jugent qu’il en faut au moins 100, placées proches les unes contre les autres pour mailler tout le visage, sans « trou ». Mieux vaut beaucoup de LED moyennement puissantes que peu de LED extrêmement puissantes. Plusieurs experts ont également dit préférer les masques rigides pour que les LED ne touchent pas la peau et soient toutes à distance égale du visage.

Observez les avant/après mis en avant par les marques. Certains sont très alléchants, d’autres affichent des résultats à peine visibles. Enfin, avant d’acheter, testez la technologie en boutique pour voir si la sensation vous plaît (une amie compare l’expérience à un « bain de soleil en juin »). Nous avons trouvé les LED très éblouissantes, surtout au début. À noter : certaines personnes seraient, sans qu’on sache l’expliquer, très réceptives à la lumière et d’autres (rares) pas du tout. 

Y a-t-il des risques ? 

Si les appareils sont utilisés à bon escient, à la puissance autorisée et en respectant les précautions d’usage, ils sont très limités. Leur usage est déconseillé si on est enceinte ou allaitante, sous traitement photosensibilisant, etc. En revanche, tous les phototypes peuvent s’en servir, car ils ne provoquent pas de lésion sur la peau, donc pas de taches. On considère que l’éblouissement ne cause pas de dommage sur la rétine ou le nerf optique. Mais un expert recommande tout de même le port de lunettes (hélas non fournies par les marques), surtout si vous avez les yeux sensibles. 

- Les nano et microcourants

Jeune femme testant un appareil beauté à micro courants.
©Baard Lunde

Comment ça fonctionne ? 

Plusieurs types de courant ont été utilisés depuis les années 1960. L’un d’eux provoque des contractions des muscles, à la manière des ceintures et autres protocoles réservés au corps, mais en version ultra-douce : c’est l’EMS, ou électrostimulation. Les nano et microcourants, les plus employés sur le visage, distribuent de l’énergie aux cellules qui s’en servent pour relancer leur activité. Ils peuvent aussi augmenter la pénétration des crèmes. Ces effets sont prouvés par des études scientifiques. Certains appareils y associent de la radiofréquence, dont le fonctionnement, un peu différent, consiste à chauffer légèrement la peau pour contracter les cellules et relancer la production de collagène et d’élastine, avec des effets visibles sur les rides. Avec la plupart des appareils, il faut utiliser un produit conducteur, souvent fourni avec l’outil, contenant de l’eau et de la glycérine, à répartir généreusement pour assurer une pénétration optimale de l’énergie dans la peau. Les maisons ne sont pas toujours claires sur le sujet : dans certains cas, il s’agit seulement d’un gel conducteur, dans d’autres, d’un véritable sérum contenant des actifs qu’il est recommandé d’acheter alors que l’on n’a souvent pas quantifié l’effet cumulatif de l’appareil avec le produit (souvent cher).

Dans les faits, vous pouvez prendre tout produit contenant de l’eau. Ensuite, comme pour les LED, il suffit de suivre la durée recommandée par la marque (en général entre 2 et 50 minutes – pour la radiofréquence –, deux à sept fois par semaine), sans plus, pour ne pas épuiser les cellules ou le système nerveux central. L’excès ne provoque pas de meilleur résultat.

Quels résultats peut-on en attendre ?

Certains considèrent que ces technologies sont complémentaires des LED puisqu’elles stimulent les muscles peauciers et les irriguent : sur le long terme, cela garantit que le visage garde un « matelas » et limite l’affaissement de la peau. Cela peut donc créer un léger effet liftant. La production d’élastine et de collagène est aussi relancée, la circulation est boostée. 

Notre verdict, tests à l’appui ?

Les gels fournis sont parfois collants, mais pas désagréables. Lors du massage, on ressent une légère chaleur plaisante. Certains outils émettent une vibration ou un signal lumineux qui indique quand changer de partie du visage, ce qui rend leur maniement facile. Nous avons aimé les outils avec un embout arrondi, qui permettent un massage partout.

Nous n’avons pas observé d’effet immédiat sur la peau, même si, sur internet, certaines utilisatrices constatent un effet tenseur. Au bout de plusieurs semaines, cependant, les joues semblent un peu « contourées » , comme sculptées. Mais c’est une des limites de ces outils : il faut vraiment avoir l’envie, le temps et la motivation de les utiliser, car on n’a pas (ou peu) de récompense immédiate. Les efforts paient sur le long terme et de manière progressive. 

Comment choisir son appareil ?

Comme pour les LED, la marque doit proposer des études avec des résultats précis. Or, la plupart des produits sur le marché n’apportent pas de preuves chiffrées. Regardez les avant-après, plutôt encourageants. Et vérifiez que le ressenti est agréable pour vous, car certains outils diffusent de légères vibrations ou provoquent des fourmillements : si vous trouvez cela désagréable, vous risquez de ne pas utiliser l’appareil régulièrement.

Y a-t-il des risques ?

On les connaît depuis longtemps. Ces appareils sont déconseillés aux personnes portant un pacemaker, souffrant d’épilepsie, d’une maladie auto-immune ou d’un cancer. Également si on est enceinte ou allaitante. Ils peuvent être employés sur tous les phototypes.

- La boîte à outils

Jeune femme testant sur son visage des boules de cryothérapie.
©Baard Lunde

MyBlend - MyLedMask, 1.200 €. L’expérience la plus « luxueuse ». Normal à ce prix ! Le masque couvre bien le cou, un vrai plus. On sentque les LED sont très intenses, c’est très éblouissant, mais on s’habitue. Dès la première utilisation, on s’est entendu dire« c’est comme si tu avais mis un filtre », car le glow est bien là. my-blend.com

Dr. Dennis Gross - DRX Spectralite Eyecare Max Pro, 229 € (499 € pour la version sur l’ensemble du visage). La marque est réputée pour ses études. Le masque pour les yeux n’est pas du tout éblouissant (il permet de faire autre chose en même temps) et l’utilisation recommandée est très courte (trois minutes), ce qui lerend très facile à intégrer dans une routine. Il diffuse trois longueurs d’ondes différentes. spacenk.com

CurrentBody -  Skin RF, CurrentBody, 349 €. Tiède et indolore, cet appareil à radiofréquence est plus agréable à utiliser qu’un masque à LED. On a le temps de faire autre chose pendant le traitement : c’est long, à raison de cinq minutes par zone. currentbody.fr 

Lightinderm - Outil + sérum (1 mois), Lightinderm, à partir de 420 €. Recharge sérum (un mois), à partir de 75 €. Cet appareil combine l’utilisation – en un seul geste et en trois minutes par jour – de LED de différentes couleurs (selon la problématique) avec un sérum à la formule adaptée. Très facile à manier grâce à une appli sur smartphone, il prévoit une gestuelle de massage par type de bienfait recherché (six programmes disponibles). Les études, très sérieuses, sont convaincantes. L’entourage a constaté l’efficacité du programme « regard ». lightinderm.com

Talika - Genius Light, Talika, 329 €. Malin, il ne provoque pas l’effet « claustro » de certains masques à LED, mais ses lampes placées en biais envoient des rayons jusqu’au menton. Il propose différentes lumières en fonction des problématiques, ainsi que des microcourants et des ions pour maximiser l’effet. Le programme le plus long dure six minutes. talika.fr 

Foreo -  Bear 2, Foreo, 558,80 €. Le plus pratique et mini des outils à microcourant testés, très agréable à utiliser grâce à ses têtes rondes. Ici, c’est très court : deux minutes seulement, ultra-simple à caser dans la journée. foreo.com

Ziip - Ziip Halo, 399 €. Le plus réputé des appareils de ce type. Nous avons testé l’ancienne version, aujourd’hui mise à jour, qui propose des nano et microcourants. Nous n’avons pas vraiment vu d’effet en quelques séances, mais le site affiche des avant-après bluffants, notamment au niveau lift. currentbody.fr

Nooance - L’Essentiel, Nooance, 490 €. Ce masque à LED est largement moins encombrant que les autres, très léger et pratique, mais il paraît aussi moins luxueux. On observe là encore un léger effet glow après l’utilisation. L’appareil possède des LED au-dessus de la bouche, pour cibler les ridules, et 198 lampes en tout. Il existe deux versions avec deux « irradiances » différentes (deux tarifs). nooance-paris.com 

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