Quel est votre potentiel professionnel ?

Mis à jour le 6 avril 2022 par Elisabeth Clauss Photos: Shutterstock
Quel est votre potentiel professionnel ?

Vous affichez déjà plusieurs carrières au compteur, après avoir changé de cursus d’études deux ou trois fois. Vous n’êtes pas faite pour les parcours tracés à l’équerre ? Tant mieux : la pluralité, c’est la nouvelle clef de multiples bonheurs. Découvrez quel est votre potentiel professionnel.

Frédérique Genicot est une slasheuse assumée, coach/conférencière/auteure/créatrice de podcasts. Dans son ouvrage « Multipotentiels » chez Dunod, elle nous explique pourquoi il faut se réjouir d’avoir plusieurs cordes à son arc (ça en fait un instrument de musique), et souligne l’importance de cesser de vouloir coller à un cadre professionnel limité. L’époque où l’on exerçait la même profession toute sa vie est révolue depuis longtemps, ajustons nos ambitions au monde et à ses nouvelles rotations. 

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1. VOUS ÊTES GÉNÉRALISTE D’UN PEU TOUT, ET DU RESTE

Déjà, Frédérique Genicot relativise l’obsession désuète pour les compétences techniques : « En 1987, leur durée de vie était estimée à 30 ans ; aujourd’hui, selon l’OCDE, elle se situe entre 12 et 18 mois ! Ce qui compte désormais, c’est la capacité à acquérir de nouvelles compétences. » À évoluer sans cesse, on a parfois du mal à définir un champ d’action. Heureusement que développer une pensée en arborescence, ça repousse les plafonds.

Pourquoi ça vous a embrouillée ?

Être « touche-à-tout » ou « couteau suisse », ça peut vous coller une injuste image d’amateure. Pour Frédérique, mais on l’a toutes constaté (voire jugé dans un moment d’égarement), « la société préfère l’expert·e, le/la spécialiste d’un domaine d’activité particulier, cela rassure. » Même si l’époque est à l’adaptabilité et à la formation continue, les titres à rallonge sur une carte de visite, ça fait encore flipper. 

Comment valoriser votre talent, qui est d’en avoir plusieurs ? 

Pour faire le point, l’auteure propose de dresser la liste ce que vous êtes capable d’accomplir depuis toujours, sans que cela vous mobilise une grande énergie. Barrez de cette énumération ce que vous avez appris au fil du temps, reste vos aptitudes naturelles. Puis posez à votre entourage la question de vos talents (pas de vos qualités, sinon on ne sait pas comment finira la soirée !), et acceptez d’être surprise. Alors, seulement, vous pourrez vous réjouir d’être capable d’explorer au lieu de ce qui reviendrait à se cantonner.

2. VOUS ÊTES UN PHÉNIX, QUI RENAÎT DE SES JOBS

C’est le syndrome de la reconversion et du besoin de variété pour s’épanouir. Guidée par la passion, vous vous enthousiasmez régulièrement pour de nouveaux projets, ce que les autres, nourri·e·s d’une seule et même vocation depuis la fin de leurs secondaires, peuvent prendre, à tort, pour de la versatilité ou carrément de l’instabilité. Alors qu’il existe un fil rouge dans vos activités, qu’il va falloir tirer et démêler.

Arrêtez de vouloir vous conformer

Frédérique Genicot insiste : « Affirmer sa multipotentialité s’accompagne d’une prise de position face à des interdits conscients ou inconscients. » Par exemple les carrières de vos parents qui ont monté une boîte ensemble et n’ont jamais bougé d’un cheveu la trajectoire qui les a menés au bonheur (ou peut-être est-il temps de dépoussiérer la légende familiale). Si tou·te·s vos ami·e·s sont dans la finance, il y a de fortes chances qu’elles et eux aussi, changent de boulot tout le temps. Mais vous n’y avez jamais rien compris, c’est toute la différence. Imposer votre singularité « doit passer par une compréhension des mécanismes à l’œuvre, et notamment l’identification de vos croyances limitantes ». Le syndrome de l’imposteur·e vous colle au moindre projet ? Ce sera donc votre prochain chantier.

Soignez votre estime de vous-même, ça inspirera les autres

Pour démarrer, il faut enlever le frein à main. En matière d’évolution professionnelle, c’est pareil. Les idées qui vous figent la nuit au fond de votre lit, les doutes sur votre légitimité, l’impression qu’un jour, les gens vont se rendre compte que vous n’êtes pas à votre place. Toutes ces petites punitions qu’une petite voix vous inflige quand le bruit du quotidien est coupé, explosez-les mentalement comme dans un jeu vidéo. Frédérique conseille de ne pas hésiter à partir à la pêche aux validations positives, à célébrer ses victoires (une poignée de pralines, de nouvelles bottes, les deux en même temps), et à vous imaginer ce que diraient vos ami·e·s pour vous remonter le moral. S’il s’agit de dévorer du chocolat en achetant des chaussures, recommencez.

3. VOUS NE REPOUSSEZ JAMAIS LE MOMENT DE PROCRASTINER

Parce que choisir c’est renoncer, vous repoussez le moment de vous jeter à l’eau. Qui a eu le temps de s’évaporer. La coach est rassurante : un tiers de la population adulte se retrouverait régulièrement dans la même position hésitante. En cause, les nombreuses distractions offertes par nos outils électroniques, et qui servent en réalité notre pulsion de ne rien décider. On gère en plus une encombrante dose de culpabilité, saupoudrée de quelques regrets. Heureusement, il existe des solutions (à condition de ne pas les reporter). 

Comment dépasser l’hésitation 

Comme dans la fable du héron (qui laisse passer les trop petits poissons et finit par ne plus rien avoir à manger), il faut aller au-delà du blocage pour le dépasser, surtout que les nouvelles idées continuent de s’accumuler. Dans son livre, Frédérique Genicot offre des pistes pratiques de résolution : déterminer ce qui nous enquiquine le plus dans les tâches qu’on reporte, et identifier le Pourquoi. Identifiez vos fausses bonnes excuses, et calculez le prix de cette procrastination. Ce qu’un après-midi à regarder Netflix les rideaux tirés vaut, et ce que ça va vous coûter. Enfin, « explorez vos bénéfices » (ceux que vous laissez filer), et confrontez-vous à vos peurs. Vaste programme ? Raison de plus pour s’y atteler tout de suite. 

Gérez mieux votre temps

Ça semble évident, mais si vous bloquez devant l’afflux d’idées, il y a sans doute quelque chose de l’ordre de l’organisation à creuser. Identifiez vos « voleurs de temps préférés » : toutes ces petites choses sur lesquelles on préfère se concentrer – la copine à rappeler, les courses pour le week-end alors qu’on est jeudi 15h – plutôt que de se consacrer à ce qui devrait vraiment être fait. Parmi les solutions offertes, citons la mise en place de routines pour commencer chaque journée (un jogging, un café…) et le système de récompense pour avoir accompli des obligations pénibles. Un paquet de dix factures envoyées = un thé avec le téléphone sur silencieux. On constate alors que quand on s’y met, on est capable d’enchaîner et que, finalement, on a bouclé trois dossiers et zappé la pause Earl Grey. 

4. VOUS SURRÉAGISSEZ AUX PREMIERS SIGNES D’ENNUI

On sait qu’au boulot comme en amour, la routine écrase les meilleures volontés sur son passage. L’essayiste et coach en développement professionnel Barbara Sher a établi dans son ouvrage « Je ne veux pas choisir. Guide survie à l’usage des explorateurs/trices, multipotentiel·e·s, esprits Renaissance et autres touche-à-tout », les quatre étapes qui caractérisent le cheminement des profils couteaux suisses : la phase d’apprentissage, où tout est beau et excitant ; la période d’expérimentation, qui laisse libre aux projections et à la créativité ; la maturité, où l’on partage ses découvertes, et enfin, l’ennui. Le moment où l’on prend ses clics et ses claques, même si tout se passe bien. C’est reparti pour un tour ? Sauf qu’on ne revient jamais au point de départ.

Ralentissez le « huit émotionnel »

Le stress s’invite quand on se laisse déborder, et que le souvenir des échecs mal digérés vient gâcher la fête de l’entrepreneuriat débridé.  Comment dénouer le fil de ses inspirations ? « Lutter contre vos émotions négatives est une mauvaise idée ! La première habitude pour mieux vivre ces moments est paradoxalement d’en prendre conscience, de les accepter. » Puis de se concentrer sur complètement autre chose. Canaliser son énergie vers une action positive remet les compteurs du doute à zéro.

Réalisez que l’avenir vous appartient

Frédérique Genicot rappelle que « les multipotentiel·e·s ont existé de tout temps. Mais c’est seulement aujourd’hui que leurs parcours multiples sont valorisés. Dans ce monde en mutation, ils et elles cochent beaucoup de cases ». Ils et elles se remettent en question, écoutent leurs intuitions, investissement dans leur formation. Et comme de nombreuses personnes au moment du confinement, se rendent comptent parfois que leur situation ne leur convient plus, depuis longtemps. C’est courageux, d’être capable de tout. Certes, la liberté demande un peu de travail. Ça tombe bien : vous en avez tous les potentiels. 

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