Sexe: c’est comment la première fois pour un homme ?

Mis à jour le 14 mai 2018 par Elisabeth Clauss
Sexe: c’est comment la première fois pour un homme ?

 

Moins sensibles que nous, les hommes ? Pas si sûr. Sans voyeurisme ni fausse pudeur, écoutons-les…

Questionnez les hommes sur leur « première fois ». Vous vous apercevrez qu’ils sont pudiques, plus que nous parfois, et que, non, ils ne racontent pas chacun de leur ébats par le menu à leurs potes ( alors qu’on est du genre à tout dire à dix inconnues lors d’un dîner, sans aucun mal, sans aucun mâle ).

Vous sentirez peut-être poindre le désarroi face à l’injustice constitutive entre les sexes, cette différence de taille : une fille stressée, ça peut quand même faire l’amour. Alors qu’un garçon tendu, lui, risque de ne pas l’être suffisamment. Double pression sur leurs épaules, déjà pas mal chargées.

Enfin, lorsqu'on écoute les garçons parler de leur « première fois », on s'aperçoit qu'ils en ont souvent eues plusieurs. Jacques Marique, sexologue, confirme : « La toute première fois de sa vie, l’homme est dans la découverte sensorielle, dans un état de conscience particulier, comme dans un rêve éveillé. Les informations se bousculent, il ne sait que faire. La performance ? Il n'y pense même pas : il a tellement fantasmé cette rencontre, ressent aussi de l'appréhension… En général, c’est le fonctionnement mécanique qui l’inquiète.

L’idéal, c’est alors que la fille prenne l’initiative d’introduire le pénis dans son vagin. » Lorsque arrive l’orgasme, souvent trop rapidement cette fois-là, la première pensée de l’homme est généralement : « C’est tout ? » Et la deuxième, tout de suite après : « Je l’ai fait ! » C’est une étape.

En revanche, lorsque l’homme conclut pour la première fois avec une nouvelle partenaire, les objectifs de performance peuvent venir au premier plan : « On est toujours dans une découverte, car on rencontre de nouvelles sensations, des goûts, des odeurs, le toucher particulier d’un autre corps. Cette fois-ci, on s’intéresse à elle, alors que la première fois tout court, on est souvent trop occupé avec soi-même. »

Comment une femme peut-elle contribuer à ce que cette première fois marque le début d’une jolie série ? Jacques Marique : « L'idéal est que la femme soit la plus accueillante possible, rassurante. Nous, les hommes, nous avons besoin de rêver. Il ne faut pas hésiter à parler de sexualité avant, se teaser, se projeter positivement dans le moment. Ça ouvre l’esprit. » Et l’appétit. 

  • Envie d’approfondir le sujet ? 

Rendez-vous le 29 mars à la conférence « Ta gueule ma tête, je fais l’amour », destinée aux hommes et aux femmes, à l’Institut de Nouvelle Hypnose, avenue Ducpétiaux 72, 1060 Bruxelles, 02 538 38 10. www.nouvellehypnose.com 

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  •  Leurs témoignages 

Jean, 38 ans. « J’avais 16 ans, et une angine à streptocoques avec 39,5 ° de fièvre. Je crois que c’est ça qui m’a désinhibé. J’avais chaud, je transpirais, j’étais à moitié dans les vap’, et finalement ce n’était pas mal du tout. Je n’ai même pas filé mes microbes à ma copine.
La chance des débutants, sans doute. »

Alexandre, 46 ans. « C’était nul. J’ai juste couché avec cette fille pour passer le cap. Il y a 30 ans, dans les Balkans d’où je viens, on n’avait accès à quasiment aucune information. On était très innocents. C’étaient les plus grands qui expliquaient aux plus petits, en fumant une cigarette dans la rue. La première fois que ça a été vraiment bien, c’était beaucoup plus tard. J’avais rencontré une fille avec qui je pensais n’avoir à peu près rien en commun. Pourtant, nous avons eu un feeling parfait, un emboîtement idéal. Par la suite, j’ai souvent été déçu, même avec des femmes beaucoup plus expérimentées. »

Joseph, 48 ans. « Il n’y a pas de bons ou de mauvais coups. Il n’y a que la rencontre de 
deux êtres. Et ça peut arriver la première fois, ou après vingt ans d’errance. »

Nestor, 39 ans. « La première fois, c’était avec un garçon. J’étais au pensionnat, et vers 13-14 ans, comme les autres, j’ai commencé à avoir des montées d’hormones. J’ai fricoté avec des copains, parce que je n’avais que ça sous la main. Dès que je suis sorti dans le “ vrai monde “, je n’ai eu de relations qu’avec des filles. Mais je ne regrette rien. »

Fabrice, 33 ans. « Pour ma vraie première fois, j’avais 15 ans. On ne sortait pas ensemble. Elle était folle amoureuse de moi, je ne partageais pas ses sentiments, mais au moins elle voulait bien. On a fait l’amour de façon hyper mécanique. Je n’étais concentré que sur l’exploration de son anatomie. À cet âge-là, coucher le premier, c’était comme gagner les Jeux olympiques. C’était la seule chose qui nous intéressait. Mais globalement, on n’était pas très au point sur l’anatomie des filles, on ne savait pas vraiment ce qui se trouvait où. À 15 ans, on tirait même une certaine fierté d’avoir couché avec une vierge. »

Cyrille, 49 ans. « Quand j’entends parler mon fils de 19 ans, je suis choqué. Il a évoqué à demi-mots sa première fois, et ça m’a rendu triste pour lui. Cette génération porno, je trouve moche la façon dont elle parle de la plus intime des relations entre les gens. »

Valentin, 32 ans. « Ma vraie première fois, il n’y a pas eu de première fois. On avait 14 ans. J’avais rencontré cette fille dans une soirée, elle m’avait pris par la main et m’avait dit : “Viens, on va coucher.“ Elle m’a emmené dans un parc, mais je n’ai rien pu faire du tout. À cet âge-là, les filles pensent que donner de l’amour, c’est donner son corps. Elles veulent se faire aimer, et une fois que l’acte est passé, elles se retrouvent sur le carreau. »

Damien, 42 ans. « J’avais 15 ans, c’était les vacances scolaires. La copine du fils de mon beau-père était venue passer l’été à la maison. Lui travaillait toute la journée, le soir il s’effondrait dans son lit. Un jour, elle est venue vers moi. À partir de là, nous avons fait l’amour du matin au soir et du soir au matin. Elle avait 18 ans, et elle m’a tout appris. Avec le recul, je réalise que ça n’était même pas une question d’âge : elle était particulièrement douée. Je garde un excellent souvenir de cette initiation. On a absolument tout fait, tout essayé. Depuis, ma vie sexuelle a toujours été quelque chose d’heureux. »

Gabin, 31 ans. « Bien sûr, je suis tombé amoureux d’elle. Dès que je passe par le lit d’une femme, je tombe amoureux.Encore aujourd’hui… »

Victor, 34 ans. « La vraie première fois, c’est quand tu as presque l’impression que tu te fais l’amour à toi-même. »

Félix, 27 ans. « Je conseille à tous les jeunes gars de connaître au moins une fois dans leur vie une femme plus âgée. Même si c’est une histoire sans lendemain, quand c’est fini, elle te regarde avec bienveillance, comme une mère. On peut discuter avec elle, on n’est pas en représentation. Pour une première fois, c’est très rassurant. »

Julien, 25 ans. « Ma première fois a été très décevante. Je n’étais centré que sur mes sensations. Je pensais que le vrai plaisir se trouvait dans la mécanique. Mais j’ignorais encore que sans émotion, il n’y a pas de plaisir profond. En réalité, j’ai connu ma vraie première fois quand je suis tombé amoureux. J’avais 22 ans. C’était avec une magnifique Portugaise, que je connaissais à peine, mais avec qui l’alchimie a été immédiate. La sueur perlait dans son dos, le parfum de sa peau était fantastique, je pouvais percevoir qu’elle me sentait de l’intérieur. J’avais l’impression de voyager. Tout était parfait. Chacun de nos gestes étaient coordonnés. On est resté ensemble trois ans et demi. »