Où va le monde ? Là où va la mode !

Publié le 26 février 2018 par Elisabeth Clauss
Où va le monde ? Là où va la mode !

Le temps s'accélère, vous avez remarqué ? Internet et les réseaux sociaux ont fait basculer nos vies dans un espace temps différent, l'immédiateté est devenue la norme ; l'urgence, la règle.

La mode, première industrie, premier employeur et deuxième pollueur au monde (juste derrière… Internet, justement!) reflète et anticipe depuis toujours les grands bouleversements sociologiques du monde. Logiquement, elle est profondément impactée par ce basculement qui chamboule – et fait évoluer – l'humanité. La conséquence dans nos placards ? Une accumulation de vêtements aussitôt achetés / aussitôt oubliés (25 % de ce qu'on achète dans le mass-market ne sortira même pas du sac en plastique), des saisons incompréhensibles, des « capsules » qui s'avalent avec une petite gorgée d'amnésie.

Heureusement, des créateurs amoureux de la Mode – et non des « produits » diffusés à court-terme, réfléchissent à des alternatives, et redonnent au vêtement son sens premier : c'est un moyen d'expression, alors choisissons bien nos mots. Alors que les marques n'ont jamais été aussi nombreuses – et n'ont jamais duré aussi peu de temps, que la valse des engagements/licenciement des directeurs artistiques vire au pogo, des voix s'élèvent pour s'interroger : est-ce que la mode a encore un avenir ? Mais oui ! Puisqu'elle raconte la société en vérités de tissu, c'est une évidence. Mais le jugement est sévère. Entre surconsommation et perte de repères, il est temps de réfléchir à nos coups de coeur du moment. Chaque fois que l'on s'offre un tee-shirt, on « vote » avec notre Bancontact pour un futur, ou pour un autre. Et si le salut de la mode se nichait dans l'artisanat, dans les maisons indépendantes, dans la qualité plutôt que dans la quantité ? Quand on passe devant une vitrine, on ne voit pas que des robes et des talons : on observe, sans le savoir, les turpitudes d'un art qui est avant tout une industrie. L'idée n'est pas de ne plus s'acheter de fringues, mais de mesurer leur impact sociologique, écologique, et ce qu'ils racontent de nous, quand on sort dans la rue.

Remettons la conscience, la cohérence et la jubilation au centre de nos dressings. Et ce printemps, insufflons de la poésie dans nos discours de dentelle : la mode de demain, toujours très loquace, on la portera plus haut, et plus loin.