Make-up artist: à quoi ressemble une journée de fashion week ?

Mis à jour le 13 février 2018 par Elisabeth Clauss
Make-up artist: à quoi ressemble une journée de fashion week ?

Depuis les années 80, Inge Grognard maquille sur les plus grands défilés et fait du maquillage de mode un art. Récit sans fard.  

04.30 

Je me réveille avant l’aube, j’ai besoin de mes rituels et de prendre un bon petit déjeuner. Pour un défilé à 10 heures, je dois être sur place dès 6 heures. S’il est trop tôt pour le breakfast de l’hôtel, j’ai toujours des réserves dans ma chambre – au moins une banane et un yaourt.

06.00 

Je travaille toujours avec une première assistante, qui m’attend avec la liste de tous les mannequins. Dès qu’elles arrivent, on les envoie au maquillage ou à la coiffure. Sur la première fille, mon assistante travaille devant moi, pour montrer à toutes les autres maquilleuses la démo du make-up que j’ai élaboré pour ce show. Par rapport à ce qui avait déjà été décidé, je corrige et j’adapte au fur et à mesure.

08.00 

Juste avant le début du défilé, je ne touche pas un pinceau, mais je coordonne toute la cabine. J’ai déjà créé tout le make-up, en général en concertation avec le designer, lors du fitting. Au moment du défilé, ce sont les autres qui exécutent.

09.30 

Tout le monde est prêt, toujours en avance. Je me place au début du line-up (la file des mannequins prêtes à monter sur le catwalk), avec ma première assistante, et je vérifie chaque fille. Elles peuvent être de 22 à 50. J’ai une équipe de douze à quinze assistantes, et
chacune s’occupe de trois à quatre mannequins.

10.00 

Pendant le défilé, il est fréquent que les filles changent de tenue pour faire plusieurs passages. Je vérifie alors que le maquillage est toujours en place, que les sourcils ne se sont pas estompés.

10.15 

On commence déjà à remballer le maquillage, en laissant juste de quoi démaquiller les filles. Sinon, c’est la cohue quand elles se changent. Je suis désormais très organisée, et je n’accepte plus qu’un ou deux défilés par jour.

12.00 

Après le show, s’il y a un petit drink et que je n’ai pas d’autre défilé dans la foulée, je bois un verre pour me détendre.

13.00 

Parfois, je dois aller chercher du matériel, parce qu’il y a eu un changement de dernière minute, et que je ne peux pas avoir tous les produits de maquillage avec moi. Je pars souvent acheter des produits que j’ai déjà trois fois à la maison… Quand il y a un sponsor sur un défilé, c’est M.A.C que je préfère. Ils ont vingt-cinq ans de métier, je travaille avec eux depuis le début et ils ont formé de
formidables assistants.

15.00 

Deuxième défilé, même rituel.

19.00 

Je vais manger, seule. Je n’accepte pas de rendez-vous, ni de sortie, car je travaille le lendemain. J’ai mes petits restos près de mon hôtel, je lis l’actualité sur internet. J’ai besoin de me relaxer, et de manger sainement : des légumes, des soupes et juste un petit verre de vin. Je sors exceptionnellement, si c’est avec des gens que j’aime bien.

02.00 

J’ai besoin de beaucoup d’heures de sommeil, mais  je n’arrive jamais à me coucher tôt. Comme je suis très curieuse, je passe une partie de la nuit sur mon smartphone à lire les infos. Je veille tout de même à préserver quelques heures de véritable repos,
car pendant un défilé, il faut être capable de réagir très vite. Chaque jour réserve des surprises.

  • Ses astuces bonne mine sans make-up

Un shot de gingembre liquide et de « bissap », un jus de fleurs d’hibiscus d’origine africaine. J’en prends tous les matins. ça nettoie le foie, ça donne une bonne énergie et c’est excellent pour la peau.

Être heureux avec soi-même, se satisfaire de ce qu’on a. C’est la meilleure recette bonne mine. Une leçon qu’on apprend avec l’âge.

Photo: Ronald Stoops