MFW : Moschino, le grand recyclage

Publié le 24 février 2017 par Elisabeth Clauss
MFW : Moschino, le grand recyclage

Nul doute qu'avec sa collection "récup", Jeremy Scott a voulu éveiller les consciences quant à l'impact de notre consommation. Une intention louable, pour un show déroutant.

En voyant défiler les premières silhouettes, on comprenait l'invitation (un morceau de fromage pris dans un piège à souris). Il était ici question de ce qu'il advient de nos déchets (et de qui en profite). Les premières silhouettes déclinaient tous les usages modeux possibles de nos cartons et emballages de livraisons. S'en sont suivies des robes en pages de magazines - les précédentes critiques de Vogue à propos de Moschino. Ce qui raccourcit le processus "défilé-presse-tri des vieux papiers", en un certain sens.

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La robe en sacs plastiques noirs surmontée d'un couvercle de poubelle, puis ce fourreau de détritus "pour sacs bleus", c'était tout de suite plus coup de poing. Sans doute en passant un message à propos de l'état de l'industrie le mode qui surproduit et génère des tonnes de déchets et de pollutions diverses. Mais dans un contexte économique tendu, où l'industrie toute entière chancelle, c'était aussi un peu limite. Cela dit, la provocation comme vecteur de communication a toujours fait ses preuves.

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Il y a eu des moments joyeux lorsque la théâtrale Anna Cleveland a décroché le rideau rouge du décor pour s'en faire une robe - on a tous un jour blagué sur le sujet - puis lorsque le mannequin Vanessa Moody a très littéralement tenu la chandelle.

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Robes de gants noirs attachés ensemble à la Margiela (la mode aussi recycle en son sein), sacs de pressings avec cintres en coiffure et roue de vélo pliée en chapeau, le détournement des objets du quotidien a produit l'effet escompté : attirer l'attention, sur de nombreux sujets qui dérangent actuellement.

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En conclusion du défilé, Jeremy Scott le facétieux a parcouru tout le catwalk vêtu d'un tee-shirt "Couture is an attitude not a point of price". Ce qui n'est pas tout à fait exact : l'attitude c'est bien, mais la Couture, c'est un artisanat haut de gamme. Or tout a un prix. Y compris les détritus.

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