Toi aussi, fais chialer une grosse ?

Mis à jour le 17 novembre 2018 par Juliette Debruxelles
Toi aussi, fais chialer une grosse ?

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C’est à peu de chose près le projet du mouvement « Fat shaming week », (littéralement « La semaine pour foutre la honte aux grosses ») lancé par le magazine en ligne masculin rétrograde américain «Return of King ».

L’idée : humilier et harceler de toutes les manières (de la plus banale à la plus créative, mais avec une constante gerbante obligatoire) les femmes en surpoids.
Dans un plaidoyer bien dégueulasse, l’auteur, un certain Roosh, explique, en substance, que les efforts déployés par certains pour redéfinir les critères esthétiques de la femme occidentale fonctionnent. Au point que certaines obèses, fortes et indépendantes, sont réellement fières de leur graisse et refusent toute idée de régime. « Pourquoi permettons-nous aux gens obèses de modifier la définition de la beauté ? ».
Toujours selon cet homme de goût, soutenu par sa rédaction, «Il est impossible pour une baleine aux proportions immenses d’être une personne psychologiquement équilibrée.», «La plupart des hommes préfèrent branler avec sa main gauche que d'essayer de trouver le point d'entrée du vagin d'une femme obèse.» (le gars n'a donc même pas senti que les "rondes" sont des bombes sexuelles).
Et de regretter que personne, ni politiques, ni people, ne se lève contre ce fléau de la société. «Il n’y a aucune célébrité masculine qui ose déclarer qu’il préférerait mourir que d'avoir des relations sexuelles avec une femme de plus de 150 livres (Ndlr. : 70 kilos).» Et les femmes over-retouchées sur Instagram, ça le branche ?
C’est sur base de ces arguments en béton que s’est vue proclamée, pour les sept jours qui suivaient (le post a été publié le 7 octobre dernier), la culture de l’humiliation de la grosse. «Nous avons décidé en tant que groupe, que l'humiliation de celles qui ont de la graisse est essentielle pour créer une société de femmes belles et minces qui ont honte d’être laides.»
Le hic : l’opération a fonctionné, et sous le hashtag #fatshamingweek, une collection de propos nauséabonds se sont accumulés, sur les réseaux sociaux, mais aussi sur les sites de rencontre (l’opération préconisait d’y traquer les grosses) et autres supports virtuels.
Si l’obésité morbide fait des ravages aux States (et dans certains pays occidentaux), la connerie, le machisme et le bashing tiennent, eux aussi, une place de choix dans la liste des fléaux à combattre.