5 métiers mode peu connus

Mis à jour le 14 février 2018 par Elisabeth Clauss
5 métiers mode peu connus

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Travailler dans la mode, ça ne veut pas forcément dire être styliste, designer ou mannequin. Décryptage des métiers peu connus du secteur, pour passer dans un autre mode.

On murmure à Paris que, pour écrire les belles enveloppes des invitations aux défilés Dior, le calligraphe est payé 1 000 € de l’heure. De quoi lâcher ses textos...

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  • Olivier Schmitt - Window dresser

Ca consiste en quoi ? Mettre en scène les vitrines des boutiques pour attirer l’œil des passants, susciter leur désir… et les faire entrer ! Le message doit être immédiat. Le passage et l’attention d’un client potentiel dans la rue ne durent qu’une étincelle de temps, il faut l’émoustiller et montrer, en deux ou trois silhouettes sur mannequin, l’essence de la sélection à l’intérieur, pour qu’il franchisse cette porte et pas celle du concurrent.

Olivier Schmitt parle de son métier. « Je joue le funambule sur le fil des tendances de chaque saison, pour donner aux gens l’envie d’habiller leur vie, pour le quotidien et pour les réseaux sociaux s’ils le souhaitent. En tout cas, leur permettre d’oser revêtir leur personnalité grâce à nos vêtements, ceux des clips vidéo ou des catwalks à portée d’un clic de souris. »

Ses employeurs : Zara, Mango, Jean-Paul Knott,  Bershka... 

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  • Sophie Helsmoortel - Acheteuse

Ca consiste en quoi ? Sélectionner des collections pour une enseigne ou pour une boutique. Choisir ce qui sera vendu chaque saison, tout en tenant compte des contraintes du marché. L’acheteuse(ou l’acheteur) voit tout avant tout le monde, accède aux showrooms fermés, bénéficie des bonnes places aux défilés. Concrètement, c’est elle qui décide de ce qu’on portera. Ou non.

Sophie Helsmoortel* parle de son métier. « Chaque saison, je suis comme un peintre devant sa toile blanche… Le vrai travail consiste à faire un choix qui doit être cohérent et fidèle à la philosophie de la boutique. Je profite du plaisir de découvrir de vraies nouveautés après une grande recherche et un tri très sélectif. Ensuite, j’assemble toutes les marques et les produits pour créer une valeur ajoutée. »

Ses marques : Blanc Kelly, Cédric Charlier, Church, Notify, K. Jacques, La Petite Robe Noire by Didier Ludot, Olivia Hainaut, Weston, Just Campagne, Stella Jean...

* Acheteuse et fondatrice de Cachemire Coton Soie à Bruxelles.

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  • Benoît Béthume - Consultant en image

Ca consiste en quoi ? À mettre au point un dialogue créatif avec un directeur artistique ou un studio, pour optimiser et équilibrer la proposition mode d’une marque entre désirabilité, créativité, impact visuel et identité. Le fait que le consultant soit extérieur à la marque lui permet d’apporter recul et objectivité, indispensables pour définir ce qui sera mis en avant dans la collection. C’est avant tout un métier d’accompagnement, de soutien et d’écoute.

Benoît Bethume parle de son métier. « Quand j’étais petit, j’hésitais entre devenir psychologue ou scénariste. J’étais vraiment attiré par l’image de mode, qui est un peu tout ça à la fois. J’utilise ma capacité d’écoute et d’analyse, et j’aime plus que tout passer du temps à  observer et écouter tous les gens que je rencontre. La nature humaine me passionne, j’en ai fait un livre*. La mode en est une bonne définition. »

Ses clients : Carven, Cacharel, Cartier, Kenzo, Petit Bateau, Prada, Repetto, Véronique Leroy...

* « Mémoire Universelle », www.benoitbethume.com

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  • Isabelle Cheron - Directrice de marque

Ca consiste en quoi ? C’est le job qui offre la possibilité d’agir à 360° pour repositionner ou pousser plus loin une maison en dirigeant les équipes de design, de marketing, de communication, de concept magasin… On y accède généralement après avoir occupé des postes qui permettent d’acquérir une bonne connaissance du secteur. La mission nécessite des capacités d’analyse, pour définir la nouvelle stratégie d’une marque.

Isabelle Cheron parle de son métier. « Diplômée en économie et en commerce international, j’ai toujours voulu travailler dans la mode. J’ai d’abord été acheteuse pour de grands magasins, puis en charge de développer et d’optimiser la diffusion des collections de maison comme Cerruti et Céline, et j’ai finalement atteint le poste de vice-présidente de Kipling, où l’on m’a donné carte blanche. J’ai ensuite accompagné Calvin Klein Europe en tant que vice-présidente accessoires. Enfin, j’ai réorganisé et accompagné une petite marque de chaussures de luxe pour le compte d’un fonds d’investissement. Être passionnée, c’est l’élément ultime pour réussir dans ce secteur. »

Ses collaborations : Céline, Cerruti, Calvin Klein, Kipling, Alberto Moretti.

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  • Sophie Carrée - Attachée de presse

Ca consiste en quoi ? Promouvoir le savoir-faire d’un créateur ou d’une maison, et leur assurer notoriété et reconnaissance constantes de leurs produits, en communiquant à travers tous les médias possibles (presse écrite, audiovisuelle, web…). Pour cela, il faut connaître sur le bout des doigts tous les titres, le who’s who de chaque magazine et émission de télé. Et collaborer avec eux.

Sophie Carrée parle de son métier. « Il me donne la chance de pouvoir mettre en avant des créations et des designers souvent passionnants. De faire découvrir au grand public, via la presse, des univers très riches et variés. Mais ce que j’aime le plus, ce sont les belles rencontres que j’y ai faites. »

Ses clients : Hermès, Ba&Sh, Jean-Paul Knott, Rue Blanche, Superpieceofchic...

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  • Et blogueuse, c’est un métier ?

Souvent décriées, un peu méprisées, boudées par l’intelligentsia de la mode, elles œuvrent en satellites. Si la plupart exercent cette activité comme un hobby (il existe 25 millions de blogs à travers le monde), en parallèle d’un « vrai » job, d’autres ont su faire de l’or en barre de leur auto-mise en scène.

Un talent qui rapporte à l’Italienne Chiara Ferragni (3,5 millions de followers), élue l’une des femmes les plus influentes de la mode par Vanity Fair, 6 millions d’euros annuels (chiffres 2014). Elle se ferait payer jusqu’à 40 000 € (plus cadeaux, bien sûr) rien que pour assister à une conférence de presse. Dans son sillage, Garance Doré ou Leandra Medine (830k sur Instagram), Betty Autier (leblogdebetty) – jusqu’à 500 000 euros de revenus annuels – ou la Japonaise Rei Shito (Stylefromtokyo, 22k followers sur Twitter) monnaient fructueusement l’exhibition de leurs petits crushes quotidiens.

En France, la micro-série humoristique « Filles d’aujourd’hui » s’est emparée du concept via « Jessica », un court métrage disponible sur le site de Canal +. Caricatural et grinçant ? Un peu. Mais parfois tellement proche de la réalité. « There’s no business like fashion business ! »