À l’aube de ses 40 ans, Edna est à un moment charnière de sa vie. Celui où l’on ne court plus après ce qu’on croyait devoir être. Celui où l’on se retourne un peu sur son chemin, et où l’on décide de faire les choses autrement. Pour elle, ce tournant n’est pas une crise, mais un recentrage. Une façon d’être encore plus fidèle à ce qu’elle est, dans sa vie de femme, de maman, d’entrepreneure.
Depuis l’ouverture de Room 260 à Waterloo, ce lieu hybride entre boutique et espace de conseils stylistiques, elle partage avec sa clientèle fidèle bien plus que des vêtements. Elle offre une philosophie du quotidien. Un rapport apaisé au corps, à l’image de soi, à la consommation. Quand on la rencontre, on comprend vite qu’il ne s’agit pas juste de “bien s’habiller” — mais de se reconnecter à soi-même. C’est d’ailleurs ce qu’elle transmet dans ses coachings et ses masterclass : un accompagnement à la fois mode, mental et sensoriel. Une expérience bien au-delà du simple relooking.
“Je vois des femmes arriver chez moi complètement déconnectées d’elles-mêmes. Elles ne se reconnaissent plus dans le miroir. La première chose que je fais, c’est de leur parler. Pas de leur morpho, pas de tendances. Je leur demande comment elles vont et ce dont elles ont envie.”
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Car pour Edna, se sentir bien dans ses baskets commence surtout par une écoute. Celle de son corps, de ses envies, de ses besoins. C’est dans cette écoute qu’elle a elle-même trouvé un nouvel équilibre. “Aujourd’hui, j’avance plus doucement. Je fais toujours les choses à fond, mais j’apprends à lever le pied quand il le faut. Faire moins, mais mieux. C’est une vraie forme de liberté.”
Les conseils pratiques et astuces d’Edna
1. Investir dans un bon jean
« Tout le monde me connaît pour mes jeans… » avoue-t-elle . Quand on en trouve un qui nous va parfaitement, on le garde. Ça devient la pièce de base idéale : on peut alors diversifier les hauts selon l’humeur ou l’occasion.
2. Miser sur des pièces fortes
Edna a deux approches : partir d’un basique et accessoiriser avec des bijoux de caractère, une manchette par exemple, ou des chaussures originales ; ou choisir une pièce forte dès le début – pantalon en cuir, blazer structuré. En résumé : un détail impactant qui rend chaque tenue unique.
3. Acheter en pleine conscience
Pas besoin d’arrêter de consommer, juste le faire avec conscience. “Mieux consommer, c’est pas ne plus rien acheter. C’est savoir pourquoi on achète. Avoir un vrai coup de cœur, ressentir une émotion, et porter la pièce avec plaisir.”
4. Garder un grain de folie
Même avec une garde-robe bien étudiée, Edna insiste sur l’importance d’une touche ludique : un vêtement effet “waouh” à porter le weekend ou une tenue de soirée. Une pièce discrète, mais qui en dit long.
5. Trier son dressing régulièrement
Son astuce ? Trier par catégories (jeans, basiques, blouses), une catégorie par jour – rapide et efficace . Ensuite, donner ou vendre ce qui ne trouve plus sa place.
6. S’entourer de professionnels
Edna accompagne aussi des femmes en coaching mode ou en masterclass. Et ce qu’elle observe, c’est que retrouver son style, ça déclenche souvent une vraie émotion. “Parfois, après un essayage, on voit les visages se détendre. C’est comme si quelque chose se réalignait. Elles se retrouvent.” Mieux qu’un relooking, c’est un accompagnement en douceur, avec écoute et bienveillance.
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Parler mode et santé mentale des femmes
À travers Room 260, Edna transmet un autre rapport à la mode. Un rapport plus vrai, plus incarné. Moins influencé par les réseaux sociaux, plus proche de soi. Elle n’est pas là pour prescrire des tendances, mais pour aider chaque femme à retrouver sa manière d’exister dans ses vêtements, dans sa peau, dans sa vie.
À 40 ans, Edna n’a pas peur d’oser dire qu’elle est fière du chemin parcouru. Qu’elle avance, qu’elle doute, qu’elle ralentit aussi parfois. Elle n’essaie pas d’en faire plus. Elle essaie juste d’être plus elle. Et c’est sans doute ce qu’elle fait de mieux.
Cette forme d’attention à soi, elle l’a construite au fil des années, en naviguant entre ses différents rôles. Mère de trois filles, fondatrice d’un concept-store, Edna a longtemps voulu tout mener de front. “Je peux aller très vite, très loin. Mais je me suis rendue compte que si je ne m’écoute pas, je me perds.” Aujourd’hui, elle prend soin de son mental comme de sa peau. Le sport, la lecture, la musique font partie de ses rituels. Et même si elle ne fonce pas à la salle tous les matins, elle sait quand elle a besoin de sortir marcher, de respirer.
C’est cette approche globale qu’elle partage lors de ses accompagnements personnalisés : reconnecter les femmes à leur corps, leur énergie, leur rythme. Elle parle de vêtements, oui. Mais aussi de charge mentale, d’alimentation, de mise en beauté, de routine bien-être, etc. Elle ne prétend pas avoir toutes les réponses, mais elle offre un espace où les questions peuvent exister, et où chaque femme peut retrouver un chemin vers la meilleure version d’elle-même.
Dans ce cadre, l’image qu’on renvoie devient une extension de ce qu’on ressent. D’où l’importance d’un dressing qui nous ressemble. Pas un dressing parfait. Un dressing juste.
Edna, dis-nous tout
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Ta musique du moment ?
En boucle chez moi : SAULT. C’est un collectif musical britannique, sans promo ni marketing, mais avec une vibe entre soul, funk, afro-gospel et RnB. Je les écoute quand j’ai besoin de rythme, ou de calme, ou des deux à la fois. Ça m’apaise et ça m’aligne. J’ai aussi eu un gros coup de cœur pour Bon Entendeur, avec qui j’avais même co-créé une playlist il y a quelques années pour Room 260.
Tu travailles en musique ?
Toujours. La musique fait vraiment partie de l’énergie du lieu. Elle accompagne les essayages, les échanges. C’est presque une bande-son du lien qu’on crée en boutique.
Le livre qui ne quitte pas ta table de nuit ?
Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan. Un chef-d’œuvre sur la mémoire, la santé mentale, les silences familiaux… C’est un livre fort, intime, qui m’accompagne en ce moment. Et Intérieur nuit de Nicolas Demorand, plus court mais très percutant aussi. Les deux m’ont beaucoup parlé à cette étape de ma vie.
Ton geste bien-être du matin ?
Je ne sors jamais sans m’hydrater le corps. C’est un réflexe ancré depuis toujours. Si j’oublie, ma peau me le fait sentir direct… et mon humeur aussi.
Ta petite routine pour te recentrer quand ça déborde ?
Je m’échappe. Pas en courant, pas en transpirant. Je marche. Je respire. Je lis. Je mets de la musique. Je prends 15 minutes rien qu’à moi, et souvent, ça suffit à tout remettre à sa place.
Ton mantra du moment ?
Pendant longtemps, j’ai répété : “On a la vie qu’on choisit.” Mais aujourd’hui, je sens que c’est un peu plus nuancé. Mon mantra a évolué : “Je ris, je doute, je danse, et je m’autorise à faire des pauses.” C’est ça aussi, pour moi, la liberté.
Ce que tu dirais à la Edna de 20 ans ?
Bravo ! T’as bien géré. Tu ne savais pas encore où tu allais, mais tu y allais avec le cœur. Ce n’est pas toujours simple, mais tu peux être fière du chemin parcouru.