Sexe 2014 : qu’en disent les hommes ?

Mis à jour le 10 janvier 2018 par Elisabeth Clauss
Sexe 2014 : qu’en disent les hommes ?

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Désir, souci de la performance, homosexualité, pornographie... ce qu'en disent les hommes.

« L’idée que l’on a de la sexualité masculine est fausse. » On les imagine toujours prêts, ne pensant qu’à ça et en quasi-érection permanente ? Dans sa pratique, le Dr Catherine Solano, sexologue et andrologue à Bruxelles, constate que, fatigués ou préoccupés, les hommes revendiquent le droit de ne pas avoir envie. C’est nouveau ? Peut-être bien.

« Le problème pour les hommes d’aujourd’hui, c’est que la contraception permet aux femmes, si elles le souhaitent, de passer directement de la rencontre à la pénétration… Avant, on consacrait des mois, voire des années à se caresser, à se découvrir, à explorer la sensualité. »

Plus récemment, la généralisation de l’accès à la pornographie a également bousculé le paysage de la sexualité masculine. « Ils sont de plus en plus nombreux à avoir des problèmes d’éjaculation, constate le médecin. Ados, ils se sont masturbés en regardant certaines scènes formatées par les scénarios porno, qu’ils ne retrouvent pas dans la vraie vie. C’est la même chose pour l’érection : ils sont habitués à des stimulations visuelles qui ne se reproduisent pas forcément dans les situations réelles. »

Des temps plus durs pour les messieurs qui doivent faire face à des femmes plus exigeantes ? L’époque est simplement différente, estime la sexologue. « On arrive à plus d’égalité, donc à plus de plaisir partagé et à plus de respect. Aujourd’hui, on conçoit enfin que les hommes ont des émotions, et qu’ils ont le droit d’avoir des failles. A contrario, les femmes glissent de plus en plus dans la performance. Pourtant, la sexualité, il faut toute une vie pour l’apprivoiser. Ça ne sert à rien d’être pressé. »

* Auteure, avec Pascal de Sutter, de « La Mécanique sexuelle des hommes » et du « Petit traité du savoir bander sans peur et sans reproche » (Laffont). Catherine Solano participe également au site www.masantesexuelle.com qui propose des consultations avec des sexologues via Skype.

 Les hommes témoignent -->

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  •  Éric, 36 ans

« Les femmes trop sûres d’elles, qui ont un côté un peu agressif façon “je n’ai besoin de personne”, ne m’attirent pas. Je préfère celles que j’ai envie de prendre sous mon aile. »

  •  François, 43 ans

« Parfois, quand j’écoute parler les autres mecs, j’ai honte d’être hétéro. »

  •  Jonathan, 28 ans

« Ce qui déclenche mon désir ? La fragilité. Quand je peux être rassurant. C’est touchant, et valorisant. Alors, ça devient excitant. »

  •  Geoffroy, 39 ans

« J’ai toujours préféré les femmes plus âgées que moi. Ça date de mes 20 ans. Elle en avait 36. Elle me faisait cent fois plus de bien que les minettes de mon âge. C’était tellement plus épanouissant. »

  •  Adrien, 55 ans

« Les femmes qui collectionnent les amants, j’ai longtemps trouvé ça rédhibitoire. Aujourd’hui, je suis pour, parce que je me rends compte qu’au final, je profite de leurs nombreuses expériences. »

  •  Liam, 30 ans

« Une fille qualifiée de “facile”, pour moi, c’est juste une fille bien dans sa peau, qui a envie de s’éclater. Et moi, ça m’excite. »

  •  Xavier, 48 ans

« Quand j’avais 14 ans, j’étais dans un pensionnat de garçons. Alors, mes premières expériences, je les ai vécues avec eux. Ce n’était pas vraiment de l’homosexualité, c’était juste de la sexualité. Quand je suis retourné dans un “monde mixte”, j’ai commencé à sortir des filles, et je n’ai plus arrêté. »

  •  Antoine, 42 ans

« D’après moi, 80 % des hétéros seraient prêts à essayer avec un homme, à un moment donné de leur vie. Je suis presque sûr que la tentation homo n’est pas aussi présente chez les femmes. »

  •  Simon, 33 ans

« Avoir une relation sexuelle avec un homme, ça ne m’intéresse pas. En revanche, un plan à trois, avec un autre mec et comme voyeur, on peut en discuter. »

  • David, 37 ans

« Évidemment que le stress, ça bloque l’érection. Aujourd’hui, quand on est certain de conclure, on prend un Viagra. C’est hyper répandu, tous mes potes le font. Alors qu’il y a vingt ans, les mecs y allaient, ça marchait, ou ça marchait pas. »

  • Gaëtan, 40 ans

« Je peux le dire sans gêne, toutes mes premières nuits ont été des fiascos. Je suis presque à chaque fois tellement impressionné que je n’arrive pas à bander. Même s’il y a de l’amour. Surtout s’il y a de l’amour. »

  • Armand, 52 ans

« Quand j’ai commencé à avoir une vie sexuelle, nous n’avions que des livres et des magazines. L’arrivée du porno, perso, je l’ai trouvée très positive. Mais je sais que l’effet n’a pas été bénéfique pour tout le monde, notamment pour la génération de mon fils, qui est ado. Moi, j’y ai découvert des trucs auxquels je n’aurais même pas pensé. »

  •  Léonard, 34 ans

« Tous obsédés par la sodomie ? Pas du tout. J’ai eu plusieurs relations à long terme où il n’en a pas été question. Mais dans un moment de partage, et de vraie complicité, ça peut aussi être très bien. Je crois juste que les femmes doivent écouter leurs désirs, et arrêter de penser que c’est un passage obligé pour plaire. »

  • Sébastien, 35 ans

« Le jeu, c’est très important. S’asticoter, se charmer. Le côté trop cash du porno, qui fait qu’on se saute dessus à peine la porte fermée, ça enlève tout l’intérêt de la rencontre. »

  • Richard, 23 ans

« Une fois, je me suis entièrement épilé le sexe avec l’Epilady de ma copine, pour faire comme dans les pornos. J’en ai bavé, et ça ne m’a rien apporté. »

  • Claude, 45 ans

« J’ai eu quelques histoires avec des filles très jeunes, jusqu’à vingt-cinq ans de moins que moi. Elles étaient prêtes à tout, et par moments, je le regrette. Quand il n’y a plus de tabous, plus aucune réserve, on finit par avoir envie de teasing. On sait tous les deux qu’on finira par coucher ensemble, mais jouer au chat et à la souris, ça fait aussi partie de la séduction. »

  • Marcel, 68 ans

« Moi, je ne pense même pas à ma satisfaction. Mon plaisir, je le trouve quand je le donne. Et si je n’arrive pas à jouir le soir même, je finis tout seul le lendemain, en repensant à ce qu’on a fait. Alors parfois, la frustration part dans l’autre sens, ma femme pense qu’elle n’a pas été capable de me satisfaire. C’est juste un malentendu. »

  • Hugues, 35 ans

« Je pense que la plupart des femmes ignorent qu’un homme peut avoir un orgasme sans éjaculation, et réciproquement. Bien sûr que les mecs simulent aussi, c’est d’autant plus facile avec les capotes : il suffit de l’enlever rapidement et de s’en débarrasser, pour ne pas que la fille remarque qu’elle est vide. »

  • Jean-Marie, 41 ans

« Je peux pardonner à ma compagne un coup d’un soir, parce que dans une relation à long terme, il y a toujours des écarts. Mais je veux savoir. Ce que je ne supporterais pas, c’est d’apprendre son infidélité par quelqu’un d’autre. »

  • Alexandre, 53 ans

« Depuis la contraception, les filles ont plus d’amants, plus d’expérience, et moi, ça me met la pression. J’ai l’impression d’entrer en compétition avec tous les autres hommes. Les femmes ont gagné du terrain. Nous, on en a perdu. »

  • Charles, 32 ans

« Les femmes veulent passer trop vite à la case pénétration : j’ai l’impression de devoir rentrer dans leur tableau de chasse, comme si le temps était compté. Notre désir à tous est conditionné, par les performances dont on se vante, la pornographie et toutes les formes de fiction qui orbitent autour du sexe. Mais si on est vraiment à l’écoute de son désir, on n’a pas besoin de consommer tout de suite. Moi, j’ai besoin de tous ces travaux d’approche qui construisent le désir. »

  • Gabriel, 46 ans

« Ce qui me plaît vraiment, ce sont les filles rondes, avec une grosse poitrine et de belles fesses, qui jouissent d’être comme elles sont, et qui portent du moulant. Assumer toutes leurs formes, qu’elles soient filiformes ou voluptueuses, c’est le dernier bastion de la libération de la femme. »