2013 : la Reine Mathilde en 13 looks

Mis à jour le 20 novembre 2018 par Elisabeth Clauss
2013 : la Reine Mathilde en 13 looksDenis Closon / Isopix

[caption id="attachment_20810" align="aligncenter" width="600"]Denis Closon / Isopix Denis Closon / Isopix[/caption]

L'année écoulé aura été riche en émotions - et chargée en événements de représentation -  pour la nouvelle reine Mathilde.

Plus encore depuis son couronnement le 21 juillet dernier, elle enchaîne les obligations, les inaugurations, réceptions et rencontres diplomatiques.

Même si, bien sûr, ses tenues ne représentant pas les enjeux les plus importants de sa fonction, elles composent son identité, son accessibilité. Son autorité, aussi.

A une époque où le rôle symbolique des monarques influe sur l'unité du pays, choisir un vêtement chaque matin - belge, toujours belge - c'est, pour la souveraine, un acte sinon politique, un statement, un postulat de solidarité et de cohérence.

Signe d'appartenance, déclaration de singularité, témoin d'un milieu socio-culturel, reflet d'une époque et de l'état de sa liberté, rien n'est moins superficiel que la mode. On vous le répètera encore...

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Denis Closon / Isopix
Denis Closon / Isopix

Lors de la Joyeuse Entrée du couple royal à Arlon le 18 octobre dernier, Mathilde portait une robe-manteau de petit chaperon rouge signée Natan, sa maison belge de prédilection. Pour autant, depuis quelques mois, la reine varie les plaisirs de mode, et se tourne en certaines occasions vers d'autres créateurs.

Ce rouge qu'elle affectionne, signe son tempérament.

Reine et femme affirmée, l'autre atout de Mathilde pour se glisser dans toutes les tenues qui la tentent, c'est sa silhouette impeccable. Et même si ça ne fait pas partie des compétences nécessaires à sa fonction, ça lui facilite le dressing.

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Frederic Sierakowski / Denis Closon Isopix
Frederic Sierakowski / Denis Closon Isopix

En septembre à Anvers, lors de l'ouverture du musée de la Red Star Line, la Reine portait une robe Dries van Noten. On l'a revue en décembre à Hong Kong, où la souveraine accompagnait la délégation belge à la Business of design week.

Du vert vif, un créateur anversois : la Reine est celle de tous les Belges, et malgré les critiques qui ont pu lui être faite de ne pas représenter suffisamment les maisons flamandes, elle ne déroge pas à l'alternance politiquement-fashion-correcte. Haute en couleurs.

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national day - abdication - investiture ceremonies

Lors du très symbolique salut au balcon du 21 juillet, jour de son intronisation, la Reine Mathilde portait une robe blanche à col bateau de la Maison Natan.

Une tenue virginale pour ouvrir un nouveau chapitre de la monarchie belge, taillée dans un tissu à motif paisley - même si ça n'est pas fait exprès, ça annonce du relief dans la relève.

Mais le détail plus touchant sur cette image de la souveraine, c'est sa main droite. Posée au côté du visage de son fils. Un geste d'affection et de protection.

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Denis Closon / Isopix
Denis Closon / Isopix

A Liège en novembre dernier, la Reine Mathilde avait opté pour un manteau blanc à ceinture noire : le mariage de tons sans faute de la saison (de toutes les saisons, en fait), avec un petit côté tenue de karaté. On note au passage les escarpins vernis noirs, qui enfoncent le clou de l'autorité. Les talons hauts, ce sont des ergots qui en imposent (c'est une des bases du langage vestimentaire).

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Denis Closon / Isopix
Denis Closon / Isopix

Début décembre, à l'occasion d'une visite officielle au Grand Duché du Luxembourg, et donc juste avant de s'envoler pour la mission officielle à Hong Kong, la Reine Mathilde arborait un bibi à la Jacky Kennedy créé par Elvis Pompilio, assorti à un tailleur bleu encre avec des nuances de violet. Une couleur profonde et sérieuse, ne serait-ce la touche "créateur" : une boutonnière sans fonction au col.

Un petit côté hôtesse de l'air dans le veston et le tee-shirt bateau ? Peut-être. L'ensemble était simple et efficace, la couleur faussement sobre, la rigueur feinte. Le couvre-chef, royal. Il est des jours où la véritable élégance est low-profile.

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Frederic Sierakowski / Isopix
Frederic Sierakowski / Isopix

En décembre, la reine Mathilde recevait les nouveaux fournisseurs officiels de la Cour. Parmi eux, Edouard Vermeulen pour la Maison Natan, renouvelé dans cette attribution (la souveraine portait d'ailleurs l'une de ses créations).

Les créations de Natan sont pensées pour traverser les multiples obligations de toutes les femmes en une seule journée - à fortiori une reine - , elles sont faciles à vivre, irréprochables. Avec un sens du détail qui twiste le classicisme.

Mathilde doit gérer les impératifs de représentation de sa fonction, mais elle prouve, jour après jour, qu'elle ne se limite pas à une allure austère. Un équilibre délicat à composer (mettez-vous à sa place 5 minutes, devant son placard, entre protocole et envie de s'amuser avec son look. On Natan plus que vous.)

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Francois Walschaerts / Isopix
Francois Walschaerts / Isopix

Octobre 2013 : au Palais Royal, Philippe et Mathilde assistaient à un concert organisé en l'honneur de différents services d'interventions d'urgence du pays.

La souveraine, qui suit la tendance tout à l'adaptant aux critères de sa fonction, a adopté les deux couleurs complémentaires de l'hiver : l'or et le noir. Version brocard, avec la minaudière assortie. Juste chic, même pas bling. La leçon qu'on en tire ? On peut plonger dans le doré saisonnier sans hésitation, à condition de juguler le brillant par l'attitude, et une coupe de vêtement droite.

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Closon - Sierakowski / Isopix
Closon - Sierakowski / Isopix

Le 6 novembre dernier, le couple royal faisait sa Joyeuse Entrée à Bruxelles. Mathilde avait choisi un ensemble robe-manteau Natan, en patchwork de tissus aux textures différentes, déclinés en orange, bleu et blanc. Au milieu des tenues plus compassées du reste de l'assistance, on ne voyait qu'elle - quand bien même on aurait voulu faire autrement.

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belgische royals zu besuch in liege

11 octobre, Joyeuse Entrée à Liège : le manteau-jaune-gate

L'objet du délire (de la presse américaine) ? Un manteau canari créé par Véronique Branquinho. Un paletot ample, fluffy et citron pétant. Solaire, gonflé.

Sur le site du très sérieux Huffington Post américain, on la compare carrément au grand oiseau de Sésame Street. Mais comme disait Dalida dans cette référence lyrique qu’est Gigi L’amoroso, « qu’est-ce qu’il y connaissent ces Américains, à part le rock et le twist ? ».

Du côté des réseaux sociaux belges, quelques Flamands se félicitaient que la souveraine ait « enfin découvert » qu’il y a d’autres créateurs en Belgique, sous-entendu, une maison flamande. On la voit pourtant beaucoup en Dries Van Noten et Ann Demeulemeester, entre autres... Mais la nippe, comme le reste, c’est politique. Jusque dans l'alternance de la tendance.

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Denis Closon / Isopix
Denis Closon / Isopix

En juillet au domaine de Massembre, la Reine a finalement troqué ses talons hauts contre des richelieux extra plates - et blanches - pour une ballade en forêt, ce qui traduit pour le moins son optimisme. Et aussi un certain sens du chic qui se fiche des contingences météorologiques, ce en quoi on pense à certaines à la rédaction qui se reconnaîtront.

Le détail trendy ? Le noeud à la ceinture de son trench. Dans la gadoue, mais avec du goût.

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king philippe and queen mathilde in gent, gentLa souveraine affectionne particulièrement les minaudières pour ses apparitions publiques. C'est logique : quand on serre des dizaines de mains sur une ou deux heures, on n'a pas envie de s'encombrer d'une bandoulière qui glisse sur le coude dès qu'on bouge le bras, ou d'un sac à poignée étroite qu'on doit transbahuter de gauche à droite.

Ce petit clutch-là, c'est l'élégance anti-bazar superflu dans la besace, et si on veut en transporter quand même, dans le cas de la reine (mais son cas à elle seulement, essayez avec vos collègues, ça ne marchera pas), on peut toujours refiler les bagages extra à son staff.

Résultat : liberté de mouvement, et envoi concomitant du message : "je vais à l'essentiel".

Ingérable dans la vie quotidienne ? Oui. Indispensable pour avoir une allure de reine ? Oui, aussi.

king philippe and queen mathilde in namur, namur, belgium

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Denis Closon / Isopix
Denis Closon / Isopix

Début septembre, c'est pour une visite officielle à Louvain que la reine Mathilde est apparue dans une robe Natan à l'imprimé inspiré de motifs d'animaux de la savane : mix de tigre, léopard, peut-être quelques zébrures, déclinées dans des teintes vives. Orange, jaune, bleu roy (de circonstance), il découlait de ce choix une certaine vitalité, un culot des couleurs. La volonté d'en imposer, soulignée par des sandales rouges et pointues.

 

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Denis Closon / Isopix
Denis Closon / Isopix

Le 10 décembre à l'occasion de sa visite de l'exposition consacrée à Henry van de Velde, Mathilde portait une tenue poudre, brodée de motifs naturalistes noirs de la prochaine - et dernière - collection printemps/été de Ann Demeulemeester à la tête de sa maison.

Un choix audacieux d'abord, par le mélange fort de couleurs, et la coupe affûtée de l'ensemble. Un statement aussi, d'arborer en avant-première une pièce marquante de la créatrice flamande qui restera l'un des porte-drapeaux de la mode belge, trois semaines après son départ de sa société. Outre la pertinence stylistique de ce geste, on y voit un hommage. Une histoire de mode, de femmes, et d'attachement à la création belge.