La surfeuse qui n’était pas assez canon pour les sponsors

Mis à jour le 21 août 2019 par Laurence Donis
La surfeuse qui n’était pas assez canon pour les sponsors

Championne de surf, Silvana Lima n’arrive pas à attirer les sponsors. Ils ne la trouvent tout simplement pas assez jolie. 

"Je ne ressemble pas à un mannequin, je ne suis pas une bonnasse. Je suis une surfeuse professionnelle. Mais quand il s’agit des femmes, les marques de vêtements de surf veulent à la fois des surfeuses et des mannequins", raconte Silvana Lima à la BBC. Cette sportive brésilienne a déjà été élue huit fois meilleure surfeuse de son pays et deux fois championne du monde. Et pourtant, elle a du mal à trouver des sponsors. La raison? Elle ne correspond pas à l’image que l’on se fait de la surfeuse: une fille canon qui ferait pâlir de jalousie tous les tops de Victoria’s Secret. Il suffit de regarder les publicités de Roxy par exemple, diffusées aussi chez nous, pour s’en rendre compte.

Surf em scar reef!🌊

Une photo publiée par Silvana Lima (@silvanalimasurf) le

Silvana Lima n’a pourtant rien du vilain petit canard, son corps athlétique en fait rêver plus d’une. Mais cela ne suffit pas. "Si vous n’avez pas l’air d’un mannequin, vous vous retrouvez sans sponsors. Vous êtes exclue, à jeter. Les hommes n’ont pas ce problème", insiste-t-elle. "Je pourrais me faire refaire les seins, changer de coiffure, porter des lentilles mais personne ne me reconnaîtrait, ce ne serait pas moi". Pour financer ses voyages autour du globe, elle a alors une petite idée originale: lancer un élevage de bouledogues français. Silvana Lima a du mordant et elle le prouve. Elle aurait finalement trouvé un sponsor mais son nom n’a pas encore été dévoilé.

Ce n’est pas la première fois que les surfeuses dénoncent le sexisme dans ce sport. Plus près de chez nous, la Française Pauline Ado avait réalisé un clip en octobre dernier pour tordre le cou aux clichés. Démarche chaloupée, petit bikini sexy, gros plan sur ses fesses, la séquence met sa plastique parfaite en avant. Mais très vite, la jolie blonde nous interpelle: "Bon, c’est fini les bêtises maintenant? Je peux aller surfer?" Le talent, et non le physique, des surfeuses en premier plan, c’est pour quand?

Pauline à la plage 01 from PLANETBLOW on Vimeo.