Dans son studio lumineux de Valence, Ramón Esteve conçoit des objets qui n’élèvent jamais la voix. Pas de design démonstratif, mais une quête de clarté et de calme. Avec Núvol, sa dernière création pour BOLIA, il signe l’une des pièces maîtresses de la collection printemps-été 2025 : un canapé doux et enveloppant, pensé comme une extension du corps et de l’espace. « Je voulais une assise qui évoque la douceur, le calme. Quelque chose qui flotte presque dans l’espace », explique-t-il.
Une complicité naturelle entre le sud et le nord
La collaboration entre Ramón Esteve et la marque danoise remonte à plusieurs années. Elle s’est construite sur une affinité immédiate. « Ce qui nous unit, c’est l’envie de faire du beau sans superflu », résume le designer. Selon lui, le design méditerranéen et le design scandinave partagent une même quête d’essentiel, à laquelle chacun apporte sa sensibilité : lumière, chaleur et matière côté Sud ; rigueur, sobriété et tradition côté Nord.
Le canapé Núvol est né de cette entente intuitive. Pas de brief rigide, mais une confiance réciproque. « Comme toujours avec eux, j’ai bénéficié d’une totale liberté créative. Cela m’a permis de travailler des volumes généreux, des lignes arrondies, une lecture très apaisée de l’espace. » Le nom même du canapé — “nuage” en catalan — suggère cette volonté de légèreté enveloppante. Un refuge domestique, selon ses mots.
Ce n’est pas la première fois que Ramón Esteve collabore avec BOLIA. Il avait déjà imaginé Hayden, un canapé plus structuré, plus géométrique. « Hayden est plus rationnel, Núvol plus organique. Mais dans les deux cas, je cherche la même chose : une expérience de confort qui soit naturelle, sans tension. » Chez lui, architecture et design ne font qu’un : « Je dessine un canapé comme je dessinerais une maison. Je pense au corps, à la lumière, à la façon dont l’objet sera vécu. »
Un design en dialogue avec le paysage
La dernière collection outdoor de BOLIA a été photographiée dans Cottage in the Vineyard, une maison dessinée par Ramón Esteve près de Valence. Un lieu en parfaite continuité avec son travail : murs en pierre, ombres franches, silence palpable. « Le paysage n’est jamais un décor. Il est structurant. Il influence la matière, la lumière, même le silence d’un lieu. » Cette manière de concevoir l’espace s’applique aussi à ses objets, toujours pensés en relation avec leur environnement.
Ramon Esteve
Des pièces qui s’effacent sans disparaître
La collaboration se poursuit. En août, BOLIA lancera sa collection automne-hiver 2025, avec une nouvelle pièce signée Esteve : Éter. Encore confidentielle, cette chaise s’annonce discrète et essentielle. « Elle parle à travers la proportion et le détail. Elle n’impose rien, mais accompagne. »
S’il devait résumer sa vision du design, ce serait ainsi : « Un objet bien conçu est celui qui trouve naturellement sa place. Il ne se remarque pas tout de suite, mais quand il disparaît, il manque. » Une présence tranquille, indispensable. Comme un nuage dans le salon.
Cet article a été réalisé en étroite collaboration avec BOLIA.