La création d’entreprises est en hausse en Belgique. Dans le contexte économique et climatique actuel, de nombreux secteurs de la société ont cruellement besoin d’être réinventés et les entrepreneurs aux idées innovantes sont les moteurs de ces changements.
Aujourd’hui, les recherches Google sur comment créer son entreprise dépassent celles en quête d’un nouvel emploi. « De nombreuses personnes sont en train de revoir leur relation au salariat, » remarque Stephan Salberter, CEO de Kersel et dirigeant de la deuxième édition du programme de mentorat We Are Founders. Pour se lancer, il faut parfois surmonter les freins que l’on se pose à soi-même : le manque d’expérience ou de réseau, le capital, la charge familiale ou encore l’âge.
À cela s’ajoute le contexte économique actuel, la crise de l’énergie ou encore la hausse des taux d’intérêt qui peuvent démotiver les aspirants entrepreneur.es. Stephan veut faire tomber tous les masques et montrer aux hésitant.es qu’il existe en Belgique toute une série de ressources qui facilitent l’accès à l’entrepreneuriat.
L'entrepreneuriat en Belgique, plus accessible que jamais
Sur le plan administratif, les barrières juridiques sont tombées et la création d’entreprises en est simplifiée. Des aides ont aussi été mises en place pour accompagner les entrepreneurs, comme des incubateurs qui proposent par exemple des formations sur la création d’un réseau, crucial pour lancer son business. Ils peuvent également soutenir les entrepreneurs dans leur levée des fonds, ou les rediriger vers des aides publiques ou privées.
Nombreux sont ceux qui craignent ne pas posséder les compétences nécessaires pour diriger une entreprise. Or, Stephan soutient que la démocratisation de l’enseignement rend l’éducation permanente plus accessible et plus abordable. « Il existe de nombreux modules payants ou gratuits, des solutions sur YouTube ou LinkedIn, par exemple, qui permettent d’apprendre les outils nécessaires pour se lancer, » explique-t-il. Il en est de même pour les compétences technologiques : on peut facilement créer un site web ou un logo sans formation en informatique préalable grâce aux nombreux outils disponibles en ligne. En outre, selon Stephan, les jeunes actuels sont engagés. Ils veulent participer à des projets qui ont du sens. Ce sont donc ces projets là qu’il faut privilégier pour trouver des collaborateurs passionnés.
Enfin, Stephan estime qu’il faut réinventer le monde dans lequel on vit. La santé, la mobilité, la consommation, la mode, tous les grands secteurs sont doivent être repensés pour répondre aux tendances démographiques, climatiques et technologiques. « Et ce sont les entrepreneurs qui réinventent la société, » conclut-il.
Sabina, fondatrice d'une société d'investissement à partir de rien
Si une histoire prouve que la vie de chef d’entreprise n’est inaccessible à personne, c’est bien celle de Sabina Kusuran. Après un passé de réfugiée, sa force et sa détermination lui ont permis d’arriver à la tête de multiples sociétés en Suisse. Son parcours exceptionnel remet en question les a priori que l’on pourrait avoir sur les caractéristiques d’un entrepreneur.
Rien ne la prédisposait à être millionnaire. « On arrive dans un pays qui n’est pas le nôtre, donc arriver à la tête d’une société d’investissement, c’est un début pour nous, » confie-t-elle. Comme toutes les femmes, elle a été confrontée aux normes de beauté intransigeantes imposées par la société, un modèle qu’elle a voulu suivre à tout prix pendant des années. C’est une fois débarrassée de ces codes qu’elle a eu le déclic. « On pense toujours qu’il faut uniquement avoir des bonnes qualités d’entrepreneur, mais il faut surtout respecter son identité. Si on n’est pas authentique, cela ne marchera pas. Je me suis pris des murs tant que je ne me suis pas révélée telle que j’étais réellement, » témoigne Sabina avec humour.
Avant de se lancer, Sabina n’avait pas conscientisé sa volonté de devenir entrepreneuse. Elle savait néanmoins qu’elle voulait être libre et bien gagner sa vie. En cherchant le métier qui pourrait la rapprocher de ces buts, elle a réalisé que seul l’entrepreneuriat lui apporterait la liberté qu’elle désirait tant. Elle a fondé sa première entreprise à 25 ans.
Pour Sabina, l’entrepreneuriat est un parcours ouvert à tous, à condition évidemment de fournir le travail nécessaire . « Il n’y a pas d’études pour devenir chef d’entreprise, » pointe-t-elle, « c’est un avantage certain, mais ceux qui ont le mieux réussi ne sont pas ceux qui ont fait des études. » Les seules conditions nécessaires pour y arriver sont la volonté et la discipline.
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