Blockchain, cryptomonnaies, NFT… autant de termes à première vue un peu barbares qui attirent de plus en plus d’attention sur les réseaux. Le Web3 est rapidement devenu le terme descriptif de la vision d’un nouvel internet meilleur que le précédent et les femmes sont déterminées à revendiquer leur place dans ce nouvel écosystème.
Le Web3 est un internet qui se développe en réponse au Web2, le réseaux sur lequel nous évoluons aujourd’hui. Il met l’accent sur les réseaux sociaux et une centralisation des données, donnant à une poignée de géants du web un pouvoir immense et menant à de nombreuses dérives, notamment concernant la protection des données personnelles. Le Web3 prend, lui, le parti de la décentralisation : il est construit, exploité et détenu par ses utilisateurs et place ainsi le pouvoir entre les mains des individus plutôt que les entreprises.
Karen Jouve est la fondatrice de Doors3, le premier cabinet de conseil indépendant spécialisé dans le Web3. Elle le décrit comme un internet qui repose sur la confiance, notamment grâce à la technologie blockchain. « Dans le futur, au lieu de se connecter via Facebook, nous nous connecterons avec notre Wallet, qui est un portefeuille digital, » décrit-elle, « nous pourrons nous balader dans le metaverse pour acheter du e-commerce. » En résumé, c’est l’aube d’un passage critique vers un web qui élimine les intermédiaires et redonne le contrôle à ses utilisateurs.
Le Web3 représente une réelle aubaine pour les femmes, car il est basé sur des valeurs comme la transparence et la confiance qui favorisent la diversité et l’équité. « Il s’agit d’un tout nouvel écosystème encore en construction, » précise Karen, « dont la maturité n’est attendue que dans trois à cinq ans. » L’occasion pour les femmes d’y prendre part dès le début et de faire partie des figures de demain.
Démocratiser le Web3 pour le rendre plus accessible
Ce n’est cependant pas encore acquis, les femmes étant encore peu représentées dans la communauté. Selon Karen, les femmes sont plus prônes au syndrome de l’imposteur et ne pas se sentir assez formées dans le secteur peut en dissuader plus d’une à se lancer. Pourtant, le rappelle la fondatrice de Doors3, il s’agit d’un secteur en construction : tout le monde est en train de se spécialiser.
Le frein principal réside néanmoins dans le fait qu’il s’agisse d’un monde né du blockchain et de la cryptomonnaie, un écosystème encore principalement masculin. Cela pourrait freiner certaines femmes qui ne s’y sentent pas légitimes. Or, selon Karen, tous les métiers actuels ont leur place sur le Web3 et les femmes y ont toute leur place. C’est pourquoi il est essentiel de se l’approprier le plus tôt possible.
Après 20 ans de carrière dans le monde des médias et du GAFA, Marine Adatto et Alexandra Watenberg se sont tournées vers le Web3 au début de la crise sanitaire car elles n’étaient plus alignées avec les valeurs du Web2 dans lequel elles évoluaient. Conscientes de la révolution que représente ce nouvel écosystème pour la société, elles ont lancé au début de l’année 2022 Wagmi Trends, le premier média francophone qui démocratise le Web3.
Leur objectif est que chacun puisse comprendre comment le Web3 fonctionne, puisque bientôt, chaque personne évoluant dans la société sera concernée directement. Cette inclusion numérique se traduit par un contenu gratuit qui explique des thématiques concrètes liées au Web3 et les met en perspective. « Si on prend l’exemple de l’immobilier dans le métaverse, » illustre Alexandra, « nous allons expliquer le concept, les enjeux, les perspectives qui y sont liées et qu’aujourd’hui, il est tout à fait possible d’acheter une petite partie d’un immeuble pour l’équivalent de 10€ qui en vaudra peut-être 3000 dans quelques années. » Ou pas, prévient-elle, car l’investissement n’est jamais assuré, « ce qu’il faut comprendre, c’est que c’est un phénomène de société qui est nouveau et qui grandit. »
Une révolution numérique, professionnelle et sociétale
Le Web3 offrira les mêmes opportunités professionnelles que dans le monde traditionnel, simplement transposé sur un univers numérique. « Il y aura toujours une demande de comptables, de chefs de projets, d’ingénieurs, » confirme Alexandra, « et cela peut attirer ceux qui ne sont plus en accord avec les valeurs des entreprises traditionnelles. »
C’est aussi l’avis de Benjamin Boutin-Spark, formateur et Keynote Speaker dans le milieu du Web3, qui insiste sur l’importance d’appréhender le Web3 sans jugement et de comprendre comment il fonctionne pour pouvoir se l’approprier. « Lorsqu’on rentre dans le digital, on croise forcément le Web3, » explique-t-il « et l’on comprend qu’il s’agit simplement d’outils supplémentaires à la société digitale qui vient. » Le monde réel continuera à fonctionner en parallèle avec le monde digital. C’est pourquoi il faut rester les pieds dans le réel et apporter des solutions hybrides qui s’ancrent dans le physique et le digital.
À travers cette révolution numérique, il y a une révolution sociétale qui se fait. « Il faut comprendre ce qui est en train de se passer, » insiste Alexandra Watenberg, « sur le Web2, on s’est laissé dépasser par l’avènement du GAFA dans les années 2000, par la collecte de nos données et nous en avons souffert les conséquences : les fake news sur Facebook, le cyberharcèlement, les théories complotistes, etc… Le Web3 rabat ces cartes, offre de nouvelles perspectives et il faut prendre le train en marche. » Le Web3 soulève d’importants enjeux au niveau de l’environnement, de l’éthique. Il faut faire en sorte de construire et poser des choix conscients aujourd’hui pour ne pas reproduire les erreurs du passé.
Les podcasts a écouter pour en savoir plus sur le Web3 : NFT Business, Claudia Lomma et Benjamin Boutin-Spark, NFT Morning, John Karp & Rémy Peretz, WAGMI Podcast, Carole Stromboni et Thomas Germond et L'art du NFT, Benjamin Boutin-Spark et Lucie-Éléonore Riveron.
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